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    Que notre joie demeure…
     Padreblog

    Cela n’aura échappé à personne, les dernières semaines ont été éprouvantes pour beaucoup de catholiques et pour l’Église. Cette rentrée 2018 a été un peu rude. Plusieurs d’entre vous se sont étonnés du relatif silence du Padreblog au cœur de la tourmente. Voici quelques réflexions et explications.

    Depuis le 26 août, nous avons d’abord l’un d’entre nous à accompagner et à entourer dans l’épreuve de la maladie et d’une longue convalescence. L’amitié sacerdotale qui nous unit est précieuse dans ce moment-là ; il nous faut entourer notre frère et l’accompagner. Quand l’un de nos proches est ainsi éprouvé, on a ce souci toujours en tête. On se recentre sur l’essentiel et on n’a pas la même disponibilité d’esprit pour plonger au cœur des polémiques ou commenter l’actualité peu réjouissante. Permettez-nous de recommander l’abbé Amar à vos prières : qu’il puisse bien vite retrouver sa place et se remettre « au service », comme il sait si bien le faire, même si nous restons persuadés que par sa prière aujourd’hui il nous aide et continue de servir autrement… !
    Prêtres de terrain
    Nous avons aussi eu nos rentrées paroissiales à vivre. Nous l’avons souvent dit, l’ADN du Padreblog c’est d’être animé par des prêtres de terrain… pour qui le terrain prime ! Priorité à la paroisse, au ministère ordinaire, à notre mission première : baptiser, confesser, annoncer, marier, accompagner, enterrer… C’est pour cela que nous ne nous sommes jamais imposé un rythme particulier pour les publications. Même si nous aimons cet « apostolat numérique », il passera toujours après notre mission paroissiale. Voilà qui explique ce caractère un peu irrégulier de notre activité sur les réseaux. Notez cependant qu’en partenariat avec Padreblog, KTO Tv a lancé une nouvelle petite série de vidéos intitulées « pourquoi Padre ? » pour répondre aux questions que vous pouvez vous poser sur la foi.

    L’Eglise en pleine tempête
    Surtout, le climat ambiant – et particulièrement le climat ecclésial et médiatique ambiant – nous éprouve, comme beaucoup d’entre vous. Cette litanie de drames et de crimes pédophiles nous donne véritablement la nausée, même s’il faut souligner qu’on ouvre là des archives parfois vieilles de 60 ans… et que les mesures prises depuis semblent porter du fruit. Il n’empêche. Pendant des années, dans l’Église comme ailleurs (mais donc aussi dans l’Église), on n’a pas su, pas pu, pas voulu entendre ou comprendre la souffrance des enfants victimes, tout occupés que nous étions à protéger l’Institution.
    Les « affaires » vaticanes, les accusations graves étalées sur la place publique, les affrontements entre prélats et cardinaux, nous font aussi mal. L’évangile qui nous rapporte les disputes entre apôtres nous prouve que tout cela n’est pas nouveau. L’histoire de l’Église nous l’enseigne aussi, parfois dramatiquement. Depuis 2000 ans, à chaque époque, l’Église a été composée de saints et de minables, de héros et de lâches. Sans doute chaque catholique peut être tour à tour l’un et l’autre ! L’Église est surtout composée de chacun de nous, et nous sommes les premiers à lui être reconnaissants de nous accepter tels que nous sommes, y compris avec nos péchés. Les débats dans l’Église n’ont jamais manqué, parfois résolus dans le sang. Les désaccords non plus, les Actes des Apôtres en témoignent. Tout en sachant cela, il n’est quand même jamais facile de voir sa famille afficher ses disputes ou être prise dans la tempête.

    L’ère du soupçon
    Au milieu de tout cela, nous ne sommes pas dupes devant le jeu de certains. Comment ne pas être amers en les observant, eux qui ne sont pas vraiment connus pour être des grands amis de l’Église, alors qu’ils profitent de ces tragédies pour essayer de lui porter un coup fatal ou pour se refaire une notoriété à coup de commission d’enquête parlementaire, de pétitions et de tribunes ? La vérité rend libre, et tout ce qui pourra aider à la faire est précieux, si et seulement si l’intention reste droite : il s’agit bien d’aider l’Église à être pleinement fidèle à sa mission, et non de la faire taire pour toujours.
    Nous lisons aussi l’empressement d’autres « amis » qui, sous prétexte de lutter contre un cléricalisme dont personne ne s’accorde vraiment sur la définition ou la réalité, rêvent à nouveau du « grand soir », remettant sur la table des débats empreints d’une idéologie qu’on pensait pourtant enfin dépassée.
    Et ne parlons même pas de tous ceux qui refusent désormais à tout prêtre le droit de s’exprimer sur un seul débat de société, nous renvoyant à la figure les fautes de nos frères. Le « pas d’amalgame » qu’ils brandissaient si souvent n’existe plus, la présomption d’innocence encore moins. L’Église serait « disqualifiée ». Tant pis si l’immense majorité des fidèles et des clercs n’ont rien à se reprocher. La nuance est devenue rare en ce monde, elle s’accorde mal avec le rythme médiatique, encore moins avec la violence des réseaux sociaux.
    Ce climat, ce silence passé, cette confusion entretenue nourrissent le soupçon, ce poison qui vient miner la confiance et assombrir notre joie d’être prêtres. Tout geste d’affection paternelle devient un risque, toute proximité fraternelle inquiète. Le Christ qui console, relève, encourage et bénit se retrouverait aujourd’hui cantonné derrière une vitre, si on en croit les recommandations de certains « experts ». Ce n’est pourtant qu’en approfondissant cette « paternité spirituelle » du prêtre qu’on l’aidera à vivre son célibat de façon la plus juste. La prudence est légitime et nécessaire, le bon sens aussi. La confiance sera longue à reconstruire. Sachez que la vôtre est infiniment précieuse pour les prêtres que nous sommes. Le doute et le soupçon nous fragilisent et minent toute relation. Votre confiance lucide nous encourage.

    Drame dans le diocèse de Rouen
    Comment ne pas avouer aussi que la mort tragique d’un jeune prêtre de Rouen nous a tous bouleversés et profondément affectés ? Certains ont trouvé des mots justes à ce propos. Beaucoup comme nous se sont plongés dans un silence douloureux devant un tel mystère. Mystère de la fragilité, même des meilleurs d’entre nous. Mystère d’un combat spirituel immense qui se joue, dès lors qu’on fait du bien, et que ce bien nous expose. Mystère d’un prêtre qui reste un homme. Nous connaissions peu le père Jean-Baptiste. Mais comme beaucoup, nous nous sommes sentis soudain très pauvres… persuadés plus que jamais qu’il nous faut, laïcs et prêtres, prier les uns pour les autres. Car mystérieusement mais réellement, la vie et la fidélité des uns sont confiées à la prière et à l’attention des autres, et inversement. « Tout est lié » disait le pape François. Nous avons besoin de nous porter les uns et les autres, avec vérité et charité.

    L’Eglise, notre famille
    Plus d’une fois, face à tout cela, le démon a dû se frotter les mains…
    Confiance minée, Église renvoyée à ses fautes et sommée de se taire, attaques et amalgames injustes… Peut-être tout cela est-il inévitable ? Peut-être est-ce le prix à payer pour réparer ou expier les fautes du passé ?  C’est dur, c’est en partie injuste. Mais l’Église est une famille. Et nous sommes malgré nous solidaires. Le bien fait par certains profite à tous. Le mal fait par d’autres est porté par tous.
    Face à tous ces évènements, dans ce climat-là, nous n’avons pas vraiment envie de rentrer dans l’arène aujourd’hui. Pas envie de répondre à ceux qui semblent se réjouir de voir l’Église à terre, de voir le Pape affaibli, de voir nos évêques en difficulté. Pas envie « d’en rajouter ». Pas envie de nous exposer non plus,  plus que nécessaire.
    Il y a un temps pour parler, et un temps pour se taire.
    Peut-être pour le moment est-ce d’abord à vous, en priorité, chers laïcs, de monter au créneau pour défendre la famille et les droits de l’enfant ? Sans doute aussi est-ce bon de laisser nos évêques eux-mêmes prendre la parole,  affronter micros et caméras pour redire la primauté accordée à la protection des plus petits, rétablir la confiance et… défendre l’honneur de leurs prêtres.
    Pour nous, simples prêtres, c’est trop rude en ce moment. Le silence nous protège.
    Face à ces tempêtes et dans ce climat, nous croyons également peu aux tribunes et aux tweets. Nous ne sommes pas non plus au niveau de ceux qui doivent discerner les commissions à créer et les réformes structurelles à enclencher, même si certains discours nous laissent dubitatifs. Faisons confiance à nos chefs, évêques et Pape. Dans la tempête, on fait confiance à celui qui tient la barre…

    Une seule urgence : la sainteté
    Plus que jamais, nous croyons surtout à la conversion. Dans la tourmente, il nous faut nous recentrer sur Jésus, sur l’Evangile, sur nos vocations respectives. On répond au mal par le bien. On répare le mal en faisant le bien. En aimant, vraiment. Que chacun tire de tout cela le désir plus ardent d’être un saint, c’est-à-dire d’être fidèle et généreux dans l’accomplissement de sa mission. Que chacun comprenne l’urgence qu’il y a à prier davantage, comme le Pape l’a demandé avec gravité pour ce mois d’octobre. Nous avons été impressionnés par cet appel : le Pape évoque explicitement les attaques du démon contre l’Église. C’est une évidence : tout ce qui abîme l’innocence d’un enfant, tout ce qui défigure la beauté du sacerdoce, tout ce qui fait tomber un prêtre ou fracasse une famille, tout ce qui blesse le témoignage qu’essayent de porter les chrétiens, tout ce qui fait naître le découragement, le doute ou le soupçon qui divise et sépare… tout cela est signé. Le diable ne se cache même plus. Ne nous y trompons pas. Raison de plus pour prier en conséquence, et resserrer les rangs.
    Nous ne voulons pas non plus que les chrétiens se referment sur eux, sous les coups qui pleuvent et les mauvaises nouvelles qui tombent. Nous ne voulons pas qu’on perde la joie de croire et de servir. Nous souhaitons encourager chacun à revenir au cœur de notre mission de baptisés : vivre pleinement l’Évangile, vivre la beauté et la radicalité de son message et offrir au monde ce témoignage, humble, généreux et authentique. La fragilité dans laquelle nous plonge la situation nous rend libres. Nous ne risquons plus de rêver pour nous d’un pouvoir à la façon des hommes, ni d’une vie confortable. Nous voilà ramenés à la mission ! Au-delà de l’agitation et du désarroi légitime de beaucoup, au-delà de la colère de certains et de la violence d’autres, ce monde attend toujours qu’on lui annonce la Bonne Nouvelle de son Salut. Tant et tant autour de nous ont besoin de redécouvrir l’amour inconditionnel de Dieu pour eux ! Clercs et laïcs, il nous faut, avec nos blessures et nos lourdeurs, nos craintes et nos pauvretés, mais aussi notre joie et notre générosité, rester cette Église courageuse et pauvre qui annonce – parfois au prix de sa vie ou de sa réputation – la Vérité du Christ et son amour pour tous. Demain, nous serons heureux d’avoir tenu bon, d’avoir accompli la mission.
    Plus que jamais nous constatons que notre vie à tous – la vôtre, la nôtre – est rude parfois, et même éprouvée. Mais elle est belle, dès lors qu’elle est donnée. Vos prêtres ne sont pas parfaits, ils sont faits de la même humanité que vous. Ils partagent les mêmes blessures et les mêmes difficultés. Mais sachez-le : au cœur de tout cela, notre joie est et sera toujours de vous servir…  « de notre mieux » !


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  • QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ

    "QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ"




    Que signifie cette première demande du Notre Père ?

    « Sanctifier » est un terme un peu abscons…

    Père Benoît Standaert :

    Je suis toujours très touché par cette première demande que je suis tenté de considérer comme la plus importante et la plus belle. Mon maître en exégèse, le père Jacques Dupont, disait que le passif « soit sanctifié » est un passif théologique, une façon très polie de dire : « Sanctifie ton nom. » Dieu n’est jamais passif, il est toujours en action. Dans le Notre Père, on demande que Dieu soit pleinement Dieu, car Dieu est sainteté, que lui-même rayonne de toute sa plénitude.

    Dans le Livre d’Ézéchiel (36, 20-25), Dieu dit : « Vous avez profané mon nom parmi les nations, néanmoins, par honneur pour mon nom, je vais sanctifier mon nom. » Dans ces versets splendides, Dieu annonce qu’il va tout recréer à partir du coeur de l’homme. Et la création tout entière va elle-même baigner dans une nouvelle alliance. Sauve-nous, restaure-nous, rebâtis ta ville, renouvelle ton alliance avec ton peuple : voilà ce que, en priant, on demande dans ce nom.

    Prier le « nom », c’est bien  s’adresser à une personne, pas à un concept ?

    P. B. S. : Le nom, c’est la personne.
    Ici, il est rattaché directement à l’invocation qui précède, « Notre Père ». Il s’agit donc aussi de demander que le nom de Père soit sanctifié. Mais il y a un paradoxe : appeler Dieu « Notre Père » nous parle de sa proximité et, en même temps, lorsqu’on dit « qui es aux cieux », cela évoque sa transcendance.
    La philosophe Simone Weil faisait remarquer une certaine ironie dans cette tension : Dieu est tout proche et disparaît dans les cieux…

     

    P. B. S. : Le nom par excellence, c’est celui qu’Il a révélé lorsque le peuple hébreu était en souffrance en Égypte, et que Moïse se trouvait devant le buisson ardent : YHWH, c’est ce qu’on appelle
    le tétragramme. La tradition biblique utilise le terme Adonaï (Seigneur) pour éviter de prononcer le nom de Dieu, par révérence.
    Et par une sorte de discipline : je l’honore en ne mettant pas la main sur lui.
    Dans ce nom-là, la tradition rabbinique entend toujours le Dieu de miséricorde. Tandis que dans l’autre nom rabbinique, Elohim, elle entend le Dieu juge. Dieu est à la fois justice et miséricorde.
    Et nous le rencontrons d’après ce que nous avons vécu. Vos oeuvres de miséricorde vous conduisent à rencontrer le Dieu de miséricorde, vos oeuvres d’injustice le Dieu qui juge. Donc convertissez-vous à la miséricorde si vous voulez rencontrer
    le Dieu de miséricorde.

    Cette première demande – comme les deux suivantes – s’adresse à Dieu, les trois suivantes parlent des besoins des hommes…

    P. B. S. : Oui, et Maxime le Confesseur voit une gradation dans ces premières invocations : le Père dans la première, le Fils
    dans la sanctification, l’Esprit Saint dans la venue du règne. Puis on prie « que ta volonté soit faite » en passant du ciel – par
    les anges – à la terre – par les hommes : il y a un mouvement de descente. Le Notre Père est comme une échelle qui descend
    du ciel sur la terre, qui rejoint ma réalité, depuis le Très Haut jusqu’au très bas que je suis.

    Pour nous aujourd’hui,de quelle sainteté parle-t-on ?

    P. B. S. : L’appel à la sainteté se trouve au coeur de la Torah de Moïse : « Soyez saints parce que moi je suis saint », dit le Seigneur. Les premiers chrétiens ont repris cette invocation. « Soyez parfaits comme votre Père est parfait. »
    Mais c’est Lui qui nous communique  sa propre sainteté. Je n’ai pas à me préoccuper de la mienne. Dans le Notre Père, on  demande à Dieu de faire rayonner sa sainteté jusque dans notre réalité. Et pour le reste, je vais me faire silence, je vais faire le vide,  m’abandonner et non prétendre à  une certaine perfection ou sainteté.
    Que ton nom rayonne avec ta sainteté dans toute mon existence et dans l’univers entier.
    « Jésus nous appelle à nous décentrer de nous-mêmes »

                                                                                                                      

    P. B. S. : Je m’attache à ne pas me laisser envahir par des préoccupations trop individuelles ou trop soucieuses. Sainte Thérèse d’Avila, dans un moment de prière, entendit le Christ lui dire : « Désormais tes affaires sont mes affaires et mes
    affaires sont tes affaires. » Dès que j’entre en prière, mes soucis, mes préoccupations, mes affaires, je les confie à Dieu tandis que moi dans la prière, je me préoccupe de ses affaires. Quelles sont-elles ?
    Le nom, le règne, la volonté.
    Laissons s’accomplir sa volonté. Dans une certaine passivité, j’autorise la volonté de Dieu à rayonner à travers moi. On peut commencer sa journée avec ces quelques mots du Notre Père.
    Dans la Règle de saint Benoît, on le prie deux fois par jour en entier.
    Les autres fois, c’est fragmenté : on commence tout haut – Notre Père –, puis on continue, chacun, en silence. Dans ce silence, je m’arrête souvent à la première demande. Il y a déjà une forme d’adoration dans cette demande. J’invite à laisser résonner ces mots en soi. Notre Père, Notre Père, qui
    es aux cieux, qui es aux cieux…
    Il ne s’agit pas de remplir les mots intellectuellement, mais d’adhérer par le coeur à ce qu’on dit, de s’enfermer dans ces paroles jusqu’à ce qu’elles deviennent chair de ma chair, esprit de mon esprit, sentiment de mes sentiments, acquiescement
    de mon acquiescement. Et ça, c’est prier. Tout homme baptisé doit avoir des exercices de ce genre dans sa vie quotidienne.

    Pouvez-vous nous dire quels échos cette prière trouve dans votre itinéraire spirituel ?

    P. B. S. : À l’âge de 16 ans, j’ai été paralysé de la tête aux pieds, une paralysie due au syndrome de Guillain-Barré, qui est viral et peut être mortel. On a dû faire une trachéotomie et me nourrir par une sonde. C’était assez spectaculaire.
    Mais le physique est assez secondaire par rapport à ce qui se passe dans l’esprit. Mon système nerveux, ma lucidité étaient extrêmes.
    Ma vie spirituelle n’avait pas commencé à 16 ans. Je me souviens de ma première communion, reçue à 6-7 ans, non pas
    avec les autres, car j’avais été malade, mais seul, le jour de Pâques.
    J’avais communié avec une grande lucidité, heureux.
    À 16 ans, il y a eu une étrange coïncidence avec cette paralysie.
    Un ami m’a écrit : Pourquoi cela t’arrive-t-il, à toi ? Je ne voyais pas pourquoi j’aurais été à l’abri d’une telle maladie que je ne considérais d’ailleurs pas comme une punition.
    Mais j’ai été frappé par tous les messages de soutien des amis de mes parents. D’où venait cette bonté pour moi ? C’est alors qu’il y a eu un déclic : le Christ en vis-à-vis s’est révélé comme un abîme de bonté et d’amour, lui qui était le souffrant innocent. J’ai pris conscience que tout le monde était soucieux pour moi, mais on n’avait pas un regard pour lui qui est un abîme de bonté et d’amour innocent. L’amour n’est pas aimé, dit saint François d’Assise. Pourquoiaucun regard vers lui ? Cela a orienté toute ma vie. Un maître spirituel, un jour, m’a dit : « Ce que tu as vu en face de toi et au fond de toi doit maintenant te traverser. »
    Recueilli par Céline Hoyeau
    La Croix 17/02


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  •      CARÊME – LE CENTURION

     

    -  CARÊME : LE CENTURION

    Le Centurion

     

    Une figure spirituelle

     

    Voilà un centurion qui a le sens de l’autorité et des préséances. Il veut soigner son esclave malade et cherche à faire intervenir Jésus en sa faveur. Il a en effet entendu parler de lui et a confiance dans son pouvoir de guérison. Mais comment le convaincre ? Le centurion envoie des notables juifs à sa rencontre. Ils expliquent à Jésus tout ce que ce païen a fait pour « la nation ». Jésus se met en route. Mais le centurion est un homme scrupuleux. Il sait que Jésus, s’il respecte vraiment la loi, ne peut entrer dans sa maison sans se rendre impur. Il envoie donc des amis expliquer à Jésus sa conception très romaine de l’autorité : moi, j’obéis à une autorité et ceux qui sont sous mes ordres m’obéissent : si je dis à l’un : viens, il vient, et si je dis à l’autre va, il va. Donc, toi ne te dérange pas – mais surtout ne te souilles pas –, « dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Et Jésus non seulement guérit à l’instant même le serviteur mais surtout donne en exemple la foi de ce païen aux juifs de son temps et aux hommes de tous les temps. Mais au fond, qu’est-ce qui pousse ce centurion à agir ? Qu’est-ce qui lui fait déployer tous ces trésors d’ingéniosité pour attirer l’attention de Jésus ? Certainement pas le désir de se faire bien voir. Pas non plus celui de « récupérer » la force de travail de ce serviteur malade. L’Évangile précise que le centurion « appréciait beaucoup » ce serviteur. Non. C’est tout simplement la bonté du centurion qui est à l’origine de sa démarche. Le centurion n’agit pas pour lui, il est mû par la pure volonté de porter secours à ce serviteur malade. Jean-Pierre Rosa

     

    Une prière

     

    Seigneur, médecin suprême qui soignes et qui guéris, je m’agenouille devant toi, car c’est de toi que viennent tout bien et tout don parfait. Tu m’as choisi pour te servir, te soulager et te soigner dans les plus pauvres, atteints et diminués dans leur corps, leur cœur et leur esprit. Fais-moi prendre pleinement conscience du privilège qui est le mien d’être à ton service. Je t’en prie, donne à ma main l’habileté et la douceur aimante, à mon esprit la perspicacité, à ma bouche les mots qui apaisent, à mon regard la tendresse et la bienveillance, et à mon cœur tout l’amour que tu attends. Fais que je ne regarde pas le temps que je vais passer auprès de toi souffrant. Donne-moi de m’engager sincèrement à ton service et accorde-moi la force de prendre, pour l’amour de toi, une part du fardeau de mes frères souffrants. Enlève de mon cœur tout scrupule et toute mondanité pour qu’avec la foi simple d’un enfant, je puisse m’appuyer sur toi.

     

    Bienheureuse Mère Teresa (1910-1997)

    (Croire)

     

     


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  • - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

     

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE

    - 10 DESSINS POUR ILLUSTRER L'EVANGILE


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  • 20 lieux de retraite pour respirer

    - 20 LIEUX POUR RESPIRER

                                        L'UN DES 20 LIEUX : ABBAYE NOTRE-DAME DE JOUARRE

    La fin de l'hiver approche. L'occasion de mettre le nez dehors... et son âme au vert! Voici quelques suggestions d'excursions, à la fois touristiques et spirituelles.


    Hauts-de-France


    Abbaye Notre-Dame (Chiry-Ourscamp, Oise)
    En lisière de forêt, la communauté des Serviteurs de Jésus et Marie vit sur le site d’une abbaye du XIIIe s. aux ruines majestueuses. Parmi leurs propositions spirituelles, des week-ends « apicolo-spi », où la formation au soin des ruches est l’occasion d’élever son âme ! Belle liturgie chantée. La forêt appelle à la promenade.
    Rens. : 03 44 75 72 00 ; serviteurs.org


    Île-de-France


    Abbaye Notre-Dame (Jouarre, Seine-et-Marne)
    Quatorze siècles de vie monastique ont laissé à Jouarre des monuments (crypte mérovingienne, tour roma-ne, église abbatiale) et surtout une communauté de moniales bénédictines, à proximité de Paris, chez qui il fait bon reprendre souffle. De Jouarre, on peut rapporter de délicieuses confitures (faites à l’abbaye) ou un brie fermier de chez Ganot, dernier affineur du bourg.
    Rens. : 01 60 22 84 18 ; abbayejouarre.org


    Grand-est


    Notre-Dame de Dusenbach (Ribeau-villé, Haut-Rhin) Depuis Ribeauvillé, une boucle de 7 km passant par le château de Haut-Ribeaupierre et Notre-Dame de Dusenbach permet de découvrir ce haut lieu de pèlerinage depuis 1204. Une messe et un office marial y sont célébrés le dimanche. À L’abri des pèlerins, restauration et hôtellerie sont gérées par les frères capucins. Le 1er mai, pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Paix.
    Rens. : 03 89 73 64 12.


    Bourgogne Franche-Comté


    Ronchamp (Ronchamp, Haute-Saône)
    La colline de Ronchamp est un haut lieu spirituel, magnifié aujourd’hui par deux chefs-d’œuvre d’architectes contemporains : la chapelle Notre-Dame-du-Haut et le couvent des clarisses. Celles-ci accueillent les visiteurs avec une grande ouverture d’esprit. À noter : du 19 au 21 mai, week-end de spiritualité franciscaine de la Création « Nos frères les oiseaux ». Apporter une paire de jumelles !
    Rens. : 03 84 63 13 40 ; clarisses-a-ronchamp.fr
    Monastère Sainte-Claire (Poligny, Jura)
    Poligny est célèbre pour son comté et les vins du Jura, mais la ville recèle également une quinzaine de monuments historiques (parcours fléché), dont le couvent des clarisses. De nombreux couples en désir d’enfant viennent y prier sainte Colette (XVe s.).
Accueil tout franciscain.
    Rens. : 03 84 37 11 40 ; clarisses.eglisejura.com


    Sanctuaire d'Ars (Ars-sur-Formans, Ain)


    Ars est devenue célèbre par son « saint curé » Jean-Marie Vianney (1786-1859). On peut conjuguer une marche sur le chemin du curé d’Ars (16 km, au départ de Montmerle-sur-Saône) et la visite du sanctuaire (basilique, musée de cire). Accueil à la belle maison de La Providence. Le dimanche 9 avril (Rameaux), journée « Ars en famille ».
    Rens. : 04 74 08 17 17 ; arsnet.org


    Notre-Dame-de-l’Hermitage (Noirétable, Loire)


    Perché à 1 110 m d’altitude, au cœur de sapinières vert-noir, le vaste sanctuaire marial commémore l’histoire d’un grand pécheur « retourné » par la Vierge au XIIe s. Les religieuses fournissent le gîte et le couvert, autorisant une cure de dépaysement au grand air. Les divers lieux du pèlerinage – chapelles, source, rochers – sont l’occasion d’une marche de quelques kilomètres offrant de superbes panoramas sur le Forez et l’Auvergne.
    Rens. : 04 77 96 20 30 ; diocese-saintetienne.fr / Notre-Dame-de-l-Hermitage-a-.html
    Centre spirituel La Pomarède (Paulhenc, Cantal)
    C’est pour se ressourcer que l’on vient dans ce lieu confortable et moderne où le silence est privilégié. La nature somptueuse – sentiers
en forêt, vue sur les eaux paisibles du lac du barrage de Sarrans – constitue déjà une prédication. Propositions de retraites prêchées : 24-26 février, 17-19 mars, 21-23 avril.
    Rens. : 04 71 23 61 61 ; la-pomarede.cef.fr


    Monastère Saint-Antoine-le-Grand (Saint-Laurent-en-Royans, Drôme)


    Niché dans une combe sauvage du Vercors, ce petit monastère est le lieu où s’imprégner de spiritualité orthodoxe, à travers l’architecture de l’église byzantine et ses 600 m² de peintures murales intérieures. Visite guidée possible à partir du mois de mai (consulter le site Internet). Hôtel-restaurant proche, au col de la Machine.
    Rens. : 04 75 47 72 02 ; monasteresaintantoine.fr


    Provence Alpes-Côte d'Azur


    Abbaye Notre-Dame (Ganagobie, Alpes-de-Haute-Provence)


    « Ici, l’homme et la Création ont signé comme un pacte d’amour et de beauté », écrivent les moines bénédictins vivant sur ce balcon dominant la vallée de la Durance. Visite de l’église romane et de sa mosaïque (15 à 17 heures, du mardi au dimanche). Consultez à l’avance la disponibilité des chambres de l’hôtellerie monastique pour un séjour. Chemins de randonnée
à proximité.
    Rens. : 04 92 68 00 04 ; ndganagobie.com


    Abbaye de Lérins (île Saint-Honorat, Cannes, Alpes-Maritimes)


    Une oasis de calme et de verdure, à quinze minutes de Cannes par navette maritime. Les visiteurs d’un jour peuvent découvrir le monastère fortifié, effectuer à pied le tour de l’île (3 km), et assister aux offices célébrés par les moines cisterciens. À partir du 3 mars, restauration à La Tonnelle, en bord de mer (cuisine méditerranéenne, vins réputés produits par les moines).
    Rens. : 04 92 99 54 00 ; abbayedelerins.com


    Prieuré Notre-Dame-des-Champs (Arles, Bouches-du-Rhône)


    À deux pas d’Arles, de son musée archéologique, de ses arènes et de son théâtre romain, le prieuré de Bouchaud occupe un bel ensemble de bâtiments du XVIIIe s., au milieu des vignes et rizières de la Petite Camargue. Les moines de la communauté ont à cœur d’accueillir leurs hôtes « comme si c’était le Christ lui-même ».
    Rens. : 04 90 47 21 30 ; prieurebouchaud.com


    Corse


    Couvent Saint-François (Vico, Corse)


    Le couvent Saint-François se dresse depuis le XVe s. sur les pentes du mont Rotondo, à 14 km de la mer. La région offre de nombreuses balades dans des paysages magnifiques. Les religieux (oblats de Marie-Immaculée) mettent des chambres à disposition des parti-culiers, ainsi qu’une cuisine et une salle à manger en rez-de-jardin. Restaurants au village. Messe le dimanche à 9 h 30.
    Rens. : 04 95 26 83 83 ; couventdevico.fr


    Occitanie


    Abbaye de Sylvanès (Sylvanès, Aveyron)
    Des fidèles viennent de l’Europe entière pour les grandes fêtes liturgiques à Sylvanès, notamment les offices de la Semaine sainte et de Pâques. Nombreuses balades,
dont la « boucle de Sylvanès » (10,8 km) au départ de l’abbaye, qui passe par une chapelle russe de style orthodoxe. Pour se loger, contacter l’office de tourisme de Camarès.
    Rens. : 05 65 98 20 20; sylvanes.com


    Abbaye Saint-Michel-de-Cuxa (Codalet, Pyrénées-Orientales)


    À Saint-Michel-de-Cuxa, il faut suivre une visite guidée pour découvrir toutes les richesses de ce chef-d’œuvre de l’art roman. Jusqu’à fin mai, on peut contempler un jardin d’iris en fleur (500 variétés). La communauté bénédictine célè-bre les offices dans l’église abbatiale ou dans l’oratoire du monastère.
À faire : le Tour de l’abbaye, à partir de la mairie de Codalet (7 km).
    Rens. : 04 68 96 15 35 ; abbaye-cuxa.com


    Nouvelle-Aquitaine


    Monastère de l’Annonciation (Prailles, Deux-Sèvres) 


    Dans une campagne paisible, à portée de TGV (arrêt à Saint-Maixent), les bénédictines de Prailles veillent. À l’aube de Pâques, catholiques et protestants convergent vers le mo-nastère par plusieurs routes, puis célèbrent un office de louange, avant un bon petit déjeuner. Les 6 et 7 mai : « Choisis la vie. Vittoz et textes bibliques, pour un chemin spirituel. »
    Rens. : 05 49 32 69 81 ; benedictines-prailles.fr


    Bretagne


    Abbaye de Rhuys (Saint-Gildas-de-Rhuys, Morbihan)


    Cette ancienne abbaye du VIe s. est devenue un centre culturel et spirituel, où les sœurs de la Charité de Saint-Louis proposent des séjours. Cure de sérénité assurée, à 200 m de la côte sauvage. Nombreuses balades en bord de mer et programme spirituel à la carte. L’église est l’un des plus beaux sanctuaires romans
de Bretagne.
    Rens. : 02 97 45 23 10 ; abbaye-de-rhuys.fr


    Pays de la Loire


    Abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Solesmes, Sarthe)

     


    L’abbaye est un haut lieu du chant grégorien. Sur demande, on peut rencontrer un moine. L’après-midi du lundi de Pâques, on y vénère la Sainte-Épine, relique de la couronne d’épines. Dans la boutique, on peut acheter le pain d’épices fabriqué par les moines. À 7 km, beau village d’Asnières-sur-Vègre, célèbre pour les peintures murales (XIIe-XVIe s.) de son église. Pour l’hébergement, s’adresser à l’office de tourisme de Sablé-sur-Sarthe.
    Rens. : 02 43 95 03 08 ; abbayedesolesmes.fr


    Normandie


    Abbaye Saint-Wandrille (Saint-Wandrille-Rançon, Seine-Maritime)


    Sur la route des abbayes normandes, les vestiges de l’ancienne abbatiale de Saint-Wandrille et l’église actuelle sont ouverts au public (visites guidées à partir du 21 mars). Offices en grégorien, notamment la Semaine sainte et le dimanche de Pâques. Gîtes et chambres d’hôtes sur la commune. À la boutique de l’abbaye bénédictine, on trouve la fameuse bière de Saint-Wandrille.
    Rens. : 02 35 96 23 11 ; st-wandrille.com


    Abbaye Saint-Martin de Mondaye (Juaye-Mondaye, Calvados)


    La communauté des Prémontrés de Mondaye propose des retraites d’un jour (jeudis 2 mars, 27 avril et 18 mai) et des sessions culturelles et spirituelles. À noter : les samedis 1er avril et 6 mai, atelier « Écritures d’icônes ». Visites de l’abbaye le dimanche. Hébergement possible à l’hôtellerie.
    Rens. : 02 31 92 58 11 ; mondaye.com


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