• Mgr Samir NASSAR

    Archevêque maronite de Damas

     

    - MESSAAGE DE L'ARCHEVÊQUE MARONITE DE DAMAS

     

     

    Plus on parle de la paix en Syrie, plus la guerre devient plus violente et la souffrance plus grande. Les exemples dramatiques se multiplient dans l’indifférence générale de l’Occident. On parle de ce conflit comme d’un jeu où chaque partie cherche à améliorer sa position sur le terrain avant d’arriver à la solution finale.

     

    Ce scénario ne tient pas compte des pauvres gens pris entre deux feux. La troisième année de ce conflit mondialisé s’enfonce dans une plus grande misère face à l’impuissance de l’ONU.

     

    Ce si lourd calvaire écrase la famille, cellule de base qui a résisté à la violence… Fragilisée par la guerre et la précarité, la famille ne peut plus sauver ni protéger les siens.

     

    La famille syrienne abandonnée regarde avec tristesse et amertume le silence douteux et l’indifférence de la société internationale devant cette cruelle et interminable tragédie.

     

    Comme un scarabée

     

    Un père de famille qui a tout perdu est venu à l’Église se plaindre à haute voix : « Je n’ai plus de maison. J’ai tout perdu. Ma famille est dispersée chez des cousins. Je n’ai plus de travail. J’ai faim. Je suis malade et sans médicaments. Que fait l’Église pour moi ? Vous ne pouvez pas me protéger, ni me trouver un abri, ni me procurer un visa pour quitter le pays… ».

     

    « Je suis comme un scarabée au fond d’une tasse qui ne peut pas sortir et qui tourne en rond jusqu’à mourir au fond de son trou. Voilà ce que je suis« , a dit ce monsieur en quittant l’archevêché en colère. Beaucoup de Syriens ressemblent à cet homme. Ils tournent en rond au fond de leur trou. Toutes les portes sont fermées. Ils font face à leur triste sort dans un silence accusateur….

     

    Le cœur brisé d’une mère obligée d’abandonner ses enfants sur le bord de la route

     

    Une mère qui a fui les bombardements de son village avec ses quatre enfants a été obligée au bout de cinq heures de marche dans les montagnes et les vallées, d’abandonner les deux petits en route. Elle est arrivée essoufflée au lieu de refuge au Liban avec les deux aînés, pleurant ses deux petits abandonnés parce qu’elle ne pouvait plus les porter. Elle devait choisir entre la mort de tous et la survie d’une partie de ses enfants. Terrible choix et cruelle situation.

     

    Qu’elle est dure cette guerre… Comment imaginer la souffrance de cette maman contrainte d’abandonner deux de ses enfants pour sauver les deux autres ? Le même drame se vit avec les milliers de réfugiés qui empruntent les bateaux de l’exode et meurent noyés en ordre dispersé.

     

    Qui aurait mieux consolé ces cœurs brisés que Notre-Dame des Douleurs ? Cette scène déchirante rejoint Marie au pied de la Croix.

     

    Une souffrance transversale à toutes les religions

     

    Dans une réunion des évêques du Proche-Orient, le nonce apostolique, écoutant les malheurs de ces différents pays, évoquait une souffrance œcuménique qui réunit tous les chrétiens d’Orient au même calvaire… Difficile, douloureux et providentiel chemin de l’Unité. La disparition de nos deux évêques depuis le 22 avril laisse le moral au plus bas.

     

    La longue liste des réfugiés au Proche-Orient s’allonge pour ajouter plus de 6 millions de Syriens… Interreligiosité des exilés sans étiquette, chrétiens et musulmans… Cette souffrance pourrait-elle déboucher sur une réconciliation entre les religions et les peuples du Moyen-Orient ? Pourra-t-on voir la vie et la paix jaillir de la Croix ?

     

    + Samir Nassar

    Archevêque Maronite de Damas


    votre commentaire

  • Pourquoi jeûner, prier et faire l’aumône pendant le Carême ?

    - MGR DUFOUR PARLE DU CARÊME

    La réponse d’un évêque


    Mgr Dufour nous donne ses conseils spirituels comme un père à ses enfants.
     
    Les chrétiens entrent en Carême. Cet événement ne fait pas de bruit. Nous pourrions nous étonner que les médias n’en parlent pas – ou si peu. Je me rappelle une conversation avec Édouard, petit frère de Jésus, rencontré à l’Assekrem dans le massif du Hoggar, ami des musulmans au milieu desquels il vivait. « Le Carême n’a rien à voir avec le ramadan », me disait-il. « Le Carême, c’est secret. » Nous le vivrons donc en secret, comme nous y invite le Christ : « Que ton aumône, ta prière et ton jeûne restent dans le secret », dit-il à ses disciples.
    Carême comme 40, chiffre symbolique de toute la Bible. 40 comme les 40 ans du peuple hébreu dans le désert après la sortie d’Égypte. 40 comme les 40 jours de Jésus au désert où il fut mis à l’épreuve du diable. Le Carême est un passage au désert, un retour sur soi, un cœur à cœur avec Dieu, pour une purification de l’âme, une transformation intérieure et une vie meilleure, par l’aumône, la prière et le jeûne.
     

    Le jeûne
    Commençons par le jeûne. Il est personnel et nous unit au Christ Jésus qui veut nous libérer de nos aliénations. À chacun de décider l’ascèse qui libère de ce qui lui fait du mal et fait place à ce qui apporte le bien-être du corps et de l’âme. Voici les deux balises que donne l’Église pour marquer le temps :
    1- Jeûner le premier et le dernier jour du carême : le jeûne consiste à se limiter à un seul repas, léger, le mercredi des cendres et le vendredi saint.
    2- S’abstenir de viande chaque vendredi : nous nous abstenons de manger de la viande par respect pour la chair crucifiée du Christ. Rappelons que le Christ nous a libérés des interdits alimentaires, l’abstinence de viande n’est donc pas une prescription alimentaire, mais un moyen concret de nous unir à la Passion du Christ.


    La prière
    Prier, c’est se mettre en présence du feu de l’amour du Christ et à l’écoute de sa Parole. Chaque matin pour recevoir la confiance de se savoir aimé, la force de faire le bien, la lumière pour éclairer nos pensées, nos actes et nos paroles. Chaque soir pour accueillir le pardon, dire merci, demander la paix pour soi, pour nos proches et tous les peuples de la terre. Dans la journée, se laisser habiter par la présence du Christ Vivant.


    L’aumône
    Parlons enfin de l’aumône. Elle est le fruit de la prière et du jeûne, elle en vérifie la vérité, l’authenticité, la profondeur. Son moteur, c’est l’amour puisé dans le cœur du Christ. Elle nous tourne vers le frère. Rappelons les paroles puissantes du prophète Isaïe : « Voici le jeûne qui plaît à Dieu : partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi le pauvre sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, faire tomber les chaînes injustes… ».
    Le Carême est aussi le temps de l’ultime préparation des catéchumènes adultes qui seront baptisés dans la nuit de Pâques. Heureuses les paroisses qui ont la joie de les accompagner, chaque dimanche, par la prière et l’amitié fraternelle !
    Je souhaite à chacun une bonne marche vers la lumière du matin de Pâques.
    + Christophe DUFOUR
Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles
    Aleteia


    votre commentaire

  • Savez-vous pourquoi, à Mossoul, les chrétiens se promenaient avec un torchon sur l’épaule ?

    - MOSSOUL


    Entretien avec Monseigneur Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque syriaque orthodoxe de Mossoul, du Kurdistan et de Kirkouk.


    Aleteia vous emmène à la rencontre des chrétiens persécutés du Moyen-Orient. Un itinéraire qui nous a conduit au Liban, en Syrie et en Irak. En Syrie, nous avons vu Mhardeh, petit village chrétien noyé sous les obus d’Al-Nosra, Homs, où la guerre civile syrienne a débuté et Palmyre, la perle du désert syrien reprise par l’État islamique. En Irak, vous découvrirez le témoignage des chrétiens réfugiés à Bagdad et Erbil, Qaraqosh la ville fantôme, Al-Qosh la miraculée et Mangesh, aux confins du Kurdistan. Découvrez le récit exceptionnel de cette aventure sur les traces des chrétiens martyrs plongés dans une guerre qui n’en finit plus.
    Chez les chrétiens syriaques, les évêques ne portaient que la croix pectorale. Puis ils se mirent à porter un médaillon représentant une icône, suspendu à leur cou par une chaînette d’or ou d’argent, à la manière des byzantins. En Orient, les évêques et les archevêques peuvent choisir d’arborer l’une ou l’autre et même les deux en cas de célébration particulière. Seul le patriarche en porte trois : deux icônes de part et d’autre de la croix du Christ. Monseigneur Nicodemus a laissé les vénérables insignes de sa consécration épiscopale à Mossoul, livrée aux mains de l’État islamique. De Mossoul, il est sans nouvelle. Il est profondément nostalgique de sa cité, de sa terre et de toute son histoire passée. Mais les derniers habitants à y être restés ne lui manquent pas autant…

    –– AVERTISSEMENT ––

    Aleteia : Ne vous inquiétez-vous pas des habitants restés à Mossoul ?
Monseigneur Nicodemus Daoud Sharaf : Tous les chrétiens ont fui la ville en 2014 devant les troupes de Daesh. Ceux qui sont restés, pour la plupart, les ont accueillis. Parfois à bras ouverts. Les arabes musulmans sunnites qui y vivent sont si fanatiques qu’ils pourraient donner des leçons aux Saoudiens ! Ils n’acceptent personne s’il ne partage pas leurs vues. Il faut se rappeler qu’au lendemain du coup d’État militaire avorté de 1959, dont l’épicentre était Mossoul, les chrétiens connurent les pires humiliations*. Dans la ville, livrée aux règlements de compte entre tribus et à l’affirmation d’un islam plus radical face au « péril » laïc, les chrétiens se promenaient avec un torchon sur l’épaule. Il le tendaient à leur concitoyens musulmans qui avaient pris l’habitude de s’essuyer les mains sur leurs vêtements. On n’avait pas beaucoup de respect à l’époque pour les « koufars » comme ils disent (les « mécréants » ou non-musulmans, Nldr). On en a pas beaucoup plus aujourd’hui.

    La situation n’a fait qu’empirer ?
Jusqu’à l’âge de douze ans, je jouais avec un garçon du voisinage. Je ne savais même pas qu’il était musulman comme il devait se moquer éperdument de savoir que j’étais chrétien. Un jour, son père rentra du pèlerinage à la Mecque et s’en fut fini des jeux. Je n’ai pas le droit de jouer avec un « koufar » me dit mon camarade… Vous devez comprendre qu’à Mossoul – que l’armée irakienne soutenue par la coalition a tant de peine à reprendre – 800 terroristes de Daesh ont « convaincu » 50 000 hommes de rejoindre leur rang. Les rejoindre pour se livrer aux pires abominations : jeter à la rue des femmes et des enfants, décapiter, violer, réduire en esclavage. Il fallait que le terreau soit fertile pour les rallier si facilement à leur cause.
    La coalition a-t-elle des chances d’éradiquer l’État islamique ?
La politique occidentale est diabolique. Les intérêts des uns et des autres sont si contradictoires que leurs chances de réussite sont faibles. Nous ne demandons que l’application de la loi et le respect de notre dignité. Du temps de Saddam Hussein, la loi s’appliquait. Au Kurdistan irakien majoritairement musulman (où les chrétiens de Mossoul ont trouvé refuge autour d’Erbil, Ndlr), la loi nous protège et elle nous protège même mieux qu’ailleurs en Irak. Nous attendons que des décisions soient prises pour nous assurer la protection internationale et des règles, fixées par l’ONU.
    La cohabitation avec les musulmans est-elle encore possible ?
Nous ne haïssons pas les musulmans. Sous l’empire de la loi, comme ici au Kurdistan, nous pouvons tous cohabiter. Seul l’islam tel que l’applique Daesh est détestable. Faut-il que leur Dieu soit faible et lâche à ce point qu’ils se sentent obliger de le protéger d’une telle manière ? Le nôtre nous protège et Il nous protègera toujours. Comme je dis souvent : Dieu n’a pas besoin des hommes qui se croient les exécuteurs de sa justice, son bras armé. Tu penses qu’un-tel est un mécréant et doit mourir ? Alors que Dieu le tue lui-même ! Nous verrons bien qui expirera le premier.
    Avez-vous un message à adresser aux chrétiens occidentaux ? 
Réveillez-vous. N’acceptez pas chez vous les réfugiés qui ont fait de nous des réfugiés ici. Le 24 novembre dernier fut consacrée à Londres une nouvelle église syriaque orthodoxe en présence de S.A.R. le prince Charles. Je me suis vu refuser le visa par l’ambassade, de peur que je ne rentre par en Irak. Je suis résident permanent en Australie, j’ai les visas nécessaires à me rendre aux États-Unis, au Canada et même en France. Que serais-je aller faire en Angleterre quand mon peuple est ici et souffre ?
    Propos recueillis par Alexandre Meyer
    * Le mouvement laïc et nationaliste arabe mené par le général al-Shawaf fut réprimé violemment par le gouvernement communiste allié à l’URSS d’Abd al-Karim Qasim. Il sera renversé lors de la Révolution du Ramadan en 1963, qui vit le parti Baas, socialiste et pan-arabe, prendre le pouvoir, puis l’émergence de Saddam Hussein.

    Aleteia
     

     


    votre commentaire

  • PÈLERINAGE DE LA MECQUE



    INFOGRAPHIE - D’où viennent les pèlerins de La Mecque ?
    par Gauthier Vaillant



    CARTE Plus de deux millions de musulmans, venus du monde entier, prennent part au pèlerinage à La Mecque, l’un des cinq piliers de l’islam, qui débute mercredi 30 août en Arabie saoudite.

    Plus de 1,73 million de fidèles musulmans venus du monde entier et plus de 200 000 Saoudiens. Au total, un peu plus de deux millions de personnes ont afflué en Arabie saoudite, ces derniers jours, pour prendre part au pèlerinage à La Mecque, qui débute ce mercredi 30 août.
    Ville de naissance du prophète Mohammed, La Mecque est le lieu le plus saint de l’islam. S’y rendre pour le pèlerinage annuel, le « hadj », est une obligation prescrite dans le Coran. Tout musulman doit l’effectuer une fois dans sa vie, s’il en a les moyens physiques et financiers.
    De ce fait, les candidats au pèlerinage se comptent chaque année par millions. C’est bien plus que les lieux ne peuvent accueillir. Pour maîtriser le flux, le royaume saoudien applique une stricte politique de quotas par pays.
    Cette année, et malgré la crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Qatar qui a agité les semaines précédant le hadj, le nombre de pèlerins est en hausse. En effet, après cinq années de réduction des quotas en raison d’importants travaux d’aménagements des sites du pèlerinage, le pays hôte a rétabli les quotas initiaux. L’édition 2016 avait rassemblé environ 1,8 million de fidèles.

    Les trois plus grandes délégations : Indonésie, Inde et Pakistan
    C’est d’Asie que viennent les contingents de pèlerins les plus importants. Au premier rang mondial, l’Indonésie, plus grand pays musulman du monde en nombre d’habitants, envoie cette année 221 000 pèlerins à La Mecque. Suivent le Pakistan (180 000), l’Inde (170 000) et le Bangladesh (127 000).
    Les pays du Moyen-Orient son évidemment bien représentés, en particulier l’Égypte, avec 108 000 pèlerins, ou encore la Turquie (79 000 pèlerins). Le pèlerinage 2017 voit également le retour des pèlerins venus d’Iran, qui constituent l’un des plus importants contingents (86 000 personnes), après avoir été interdits d’y prendre part l’an dernier, sur fond de crise diplomatique.
    Avec 79 000 participants, le Nigeria constitue la plus importante délégation d’Afrique subsaharienne.
    Enfin, avec un quota de 22 000 personnes, la France est le deuxième pays européen en nombre de pèlerins, derrière le Royaume-Uni (25 000) et devant la Russie (20 000).
    Gauthier Vaillant
    (ALETEIA)


    votre commentaire
  • Marié, père de famille, chroniqueur pour Aleteia… et prêtre depuis peu !

    Découvrez comment se sent un prêtre récemment ordonné.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...

    Le 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception, j’ai été ordonné prêtre catholique. Comme j’ai l’habitude de partager mes histoires de famille avec les lecteurs de For Her (le pendant féminin anglais d’Aleteia), cela peut paraître déroutant. Mais vous ignorez peut-être qu’en 1980, le pape Jean Paul II a institué la « pastoral provision » (« disposition pastorale », en français) pour ordonner d’anciens prêtres anglicans, dont certains, comme moi, étaient mariés (et le sont toujours)*.
    « Que ressent-on lorsqu’on est prêtre ? » est l’une des questions que l’on m’a le plus fréquemment posée depuis mon ordination. Je pourrais simplement répondre : « C’est super » sans rentrer dans les détails, mais pour être vraiment honnête, c’est aussi terrifiant. Je suis soulagé que la longue période de préparation soit enfin terminée mais j’appréhende d’endosser les responsabilités d’un prêtre. Je me sens un peu fébrile à l’idée d’adopter cette nouvelle identité, et en même temps, je ne me sens pas si différent d’avant. Je porte le poids de cette responsabilité, mais il n’est pas difficile à porter.

    L’ordination est comme tous les moments décisifs auxquels chacun de nous doit faire face au cours de la vie, comme le mariage, la naissance d’un enfant, ou la mort d’un parent. Les émotions liées à de tels changements sont complexes, mais peu importe ce que l’on ressent, cela nous change forcément. La vie est un voyage incroyable, parsemé de grands moments, parfois décourageants, et de petits moments, tout aussi importants. Tous ces moments sont précieux, et peu importe où le chemin de la vie nous mène, chacune de nos histoires en vaut la peine.
    Voici quelques-uns des moments marquants de mon ordination, capturés par la photographe Cori Nations et  
    Ma famille avant le début de la messe, assise au premier rang. Ils ont l’air excités, ce qui est assez drôle car je crois qu’à ce moment-là, je me trouvais dans la sacristie et je me regardais nerveusement dans le miroir de la salle de bain, en me demandant si ce que je vivais était bien réel.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    Je ne sais pas comment Cori, la photographe, a fait pour prendre cette photo de moi en train de sourire, à la porte de la sacristie avant l’ordination. Non pas que je n’étais pas heureux avant la messe, mais j’aurais pensé être trop concentré pour sourire. Ce devait être un moment de grâce.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    L’Église dans laquelle j’ai été ordonné est la basilique du roi Louis IX. Elle se situe à l’ombre de l’Arche Saint-Louis sur la rive gauche du Mississippi et c’est une des plus anciennes églises de ce côté du fleuve. La peinture de la crucifixion trône au dessus de l’autel, et cette photo représente parfaitement mes émotions au moment où je me dirigeais vers le sanctuaire. En un certain sens, c’est comme être un agneau qui va se faire égorger, comme une marche vers une mort spirituelle.
    Au final, la foi est individuelle et ne concerne que Dieu et chacun de nous. Personne ne peut avoir la foi à notre place. Cela peut être un sentiment solitaire, jusqu’à ce que nous levions la tête et réalisions que nous se sommes absolument pas seuls et que Dieu est avec nous à tout instant. Il sait ce que nous ressentons, connaît nos difficultés, et tous nos doutes. Nous pouvons nous reposer à l’ombre de son aile.

    Juste avant d’être ordonné, le prêtre s’allonge face contre sol, alors que l’Église, et une longue liste de saints, prient pour lui. En étant allongé de cette façon, j’ai eu le temps de réfléchir et d’être absolument certain que dédier sa vie à Dieu était difficile, mais extrêmement libérateur.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    Bien sûr la photo ne le montre pas, mais c’est le moment de l’ordination, et l’église entière est plongée dans un silence parfait pendant que l’archevêque Carlson place ses mains sur ma tête. Ni mot ni prière ne sont prononcés en même temps, car quoiqu’il se passe dans l’âme d’un homme qui devient prêtre, cela dépasse n’importe quelle parole.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    Voici ma fille ainée, m’aidant à me préparer pour une messe le lendemain. L’une des choses que je préfère est de voir mes enfants participer et contribuer à l’office. Elle est tellement fière !

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    Les habits que porte le prêtre sont tous hautement symboliques. Il peut être long de s’habiller pour la messe mais cela m’aide à me calmer, et j’aime ça. Quand il s’agit des vêtements, j’admets que je peux être méticuleux, mais ce que je porte m’aide à mieux prier en me rappelant que la messe est un moment privilégié.

    - PRÊTRE ET PÈRE DE FAMILLE...


    C’est mon fils en enfant de chœur. Il n’a que 6 ans mais il adore aider, et il est d’ailleurs beaucoup plus sage pendant la messe quand il a une mission. J’imagine qu’il n’est pas commun pour un prêtre que son propre fils soit son enfant de chœur !
     
    * Déclaration de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi publiée le 31 mars 1981

    En juin 1980, le Saint-Siège, par l’intermédiaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a accepté la demande présentée par les évêques des États-Unis d’Amérique au nom de certains membres du clergé et des laïcs appartenant autrefois à l’Église épiscopale (anglicane), pour la pleine communion avec l’Église catholique. La réponse du Saint-Siège à l’initiative de ces épiscopaliens inclut la possibilité d’une disposition pastorale (pastoral provision) qui fournira, pour ceux qui le désirent, une identité commune reflétant certains éléments de leur propre héritage.

    L’entrée de ces personnes dans l’Église catholique doit être comprise comme la «réconciliation de ceux qui désirent la pleine communion catholique» dont parle le Décret sur l’œcuménisme (n°4) du Concile Vatican II.

    En acceptant l’ancien clergé épiscopal marié dans le sacerdoce catholique, le Saint-Siège a précisé que cette exception à la règle du célibat est accordée en faveur de ces individus et ne doit pas être comprise comme impliquant un changement dans la conviction de l’Église quant à la valeur du célibat sacerdotal, qui restera la règle pour les futurs candidats à la prêtrise de cette communauté.

    En consultation avec la Conférence nationale des évêques catholiques, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a nommé Monseigneur Bernard F. Law, évêque de Springfield-Cape Girardeau, délégué ecclésiastique en cette matière. Il sera de sa responsabilité de développer une proposition contenant les éléments de la disposition pastorale en question à soumettre à l’approbation du Saint-Siège, à en superviser la mise en œuvre et à traiter avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi des questions relatives à l’admission de l’ancien clergé épiscopalien dans le sacerdoce catholique.
    ALETEIA


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique