• - 3è DIMANCHE AVENT A


    3e dimanche de l'AVENT

    Où est la vraie joie ?


    Yvon Cousineau, c.s.c.

    - 3è DIMANCHE AVENT A


    Qu’est-ce que la joie ? Comme vous le savez le Pape François a choisi un exemple tiré de la vie de St François d'Assise comme référence pour marquer son passage à la tête de l’Église Saint-François-d’Assise,
    un homme touché par la joie d’être chrétien. Voici donc ce qu’il a répondu à son
    compagnon de route, le frère Léon, qui lui posait cette question: où est la vraie joie ?
    « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et
    glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons
    à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtesvous
    ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il
    dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le
    monde et volant les aumônes des pauvres; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira
    pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et
    la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans
    murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous
    pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que
    Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est
    la joie parfaite.
    Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et
    qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec
    force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici
    misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne
    mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec
    patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô
    frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
    Et si , contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions
    pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de
    nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise,
    plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et
    je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un
    bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous
    roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce bâton, si tout cela nous
    le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ
    béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la
    joie parfaite. Selon François d'Assise, la vraie joie et donc d'être identifié au Christ
    lorsque, bafoué et rejeté par les siens, il trouve encore la force de ne pas haïr. Qui
    peut souhaiter d'en arriver à cet extrême ?
    En ce dimanche de la joie, nous sommes invités
    à apprécier les cadeaux de la vie sans
    oublier le cadeau suprême qui donne sens à
    tous les autres, la joie. Il existe une différence
    entre la vraie joie et la fausse joie. Prenons
    l’exemple d’un repas entre amis. Pour que la
    joie règne et que tout se déroule bien, il faut
    des convives, un bon vin, un délicieux repas.
    Si le lendemain notre coeur est toujours dans
    la joie et qu’au retour chez soi notre coeur
    reste dans la joie de se rappeler cette amitié
    durable. Si le lendemain notre coeur est plongé
    dans la tristesse parce que j’ai trop bu ou
    parce que j’ai été trop orgueilleux et que j’ai
    manqué de charité, ce repas n’aura été qu’un
    plaisir passager et cette rencontre n’aura jamais
    été dans un climat de vraie joie.
    Quand il y a de l’excès dans la nourriture, c’est de la gourmandise !
    Quand il y a trop de vin, c’est un engourdissement de l’âme !
    Quand il y a trop de bruit, c’est se rendre sourd à la parole d’amitié !
    Quand il y a trop de «va-et-vient», c’est s’éloigner de l’essentiel !
    Quand il y a trop de «clinquant», c’est choisir les ténèbres et non la lumière !
    Quand il y a trop de paroles inutiles, c’est s’éloigner de la vérité !
    Le terme de l’attente est propre au temps de l’Avent, c’est déjà la joie. Nous savons
    qu’il vient, nous croyons dans la foi qu’il sera là pour nous rencontrer parce qu’il
    nous aime.
    La vraie joie est dans la réponse de Jésus : « Regardez bien, les aveugles voient et
    les boiteux marchent ». Nous aussi, comme Jean-Baptiste, nous sommes inquiets :
    «Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous attendre un autre ? » Jean-Baptiste était
    débordant de Joie. Il marchait devant le Seigneur « pour préparer ses chemins et qui
    guidera nos pas sur le chemin de la paix » (Luc 1, 76-79) ?
    Ce troisième dimanche de l’Avent mérite son titre du «dimanche de la joie». Elle est
    présente superficiellement dans nos rues illuminées. De grands sapins ont été dressés
    sur nos places publiques. Nous voulons faire plaisir en achetant de nombreux cadeaux
    à nos êtres chers. Tout cela est bien beau, mais le chrétien est appelé à faire un
    pas de plus dans la foi. Il s’agit pour nous de nous réjouir dans le Seigneur. «Soyez
    toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance.»
    Noël est une occasion de donner de la joie à ceux et celles que nous aimons. Et si
    nous en restions là, ce serait vraiment dommage. Porter Noël avec joie, c’est poser
    un geste de foi ; c’est croire en Jésus et en sa Parole, c’est accepter son invitation à
    le suivre. C’est seulement auprès du Seigneur qu’éclatera la vraie joie. Soyons fiers
    de porter le nom de «chrétien» et d’avoir sur notre visage un sourire qui en dit long
    et qui irradie la joie. AMEN.
     
    Yvon COUSINEAU,c.s.c.

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