• PAPE : 3 TÉMOIGNAGES SUR LUI

    A L'OCCASION DES 5 ANNÉES DE PONTIFICAT DU PAPE FRANÇOIS, VATICAN NEWS A INTERROGÉ 3 PERSONNES SUR CE QU'ELLES PENSAIENT LE LUI. VOICI LEURS RÉPONSES (audio seulement

    Mgr DUFOUR (Aix-en-Provence)

    https://media.vaticannews.va/media/audio/s1/2018/3/13/11/134329305_F134329305.mp3



    Arnaud BÉDAT (Journaliste Suisse) et Frère Aloïs (Taizé)

    https://media.vaticannews.va/media/audio/s1/2018/3/13/16/134329766_F134329766.mp3


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  • CETTE ANNÉE , LES CONFÉRENCES DE CARÊME DONNÉES À ND DE PARIS SONT ASSURÉES, POUR LES 4 PREMIÈRES PAR M. FABRICE HADJADJ. LES VOICI, TOUTES LES 4, TELLES QU'ELLES ONT ÉTÉ TRANSMISES PAR KTO ET YOUTUBE

     

     

     

     


     

     


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  • PAPE FRANÇOIS: 5 ANS DÉJÀ!

     

    Le 13 mars 2013, les cardinaux portaient à la tête de l'Église

    catholique Jorge Bergoglio. C'était il y a cinq ans. On mesure ce

    que cette durée a d'incongru dans l'histoire d'une institution

    bimillénaire. Le psalmiste assure que pour Dieu, mille ans sont

    comme un jour…

     

    Que penser de ce pontificat? Son commencement a été marqué par la

    personnalité du successeur de Pierre, homme de déclarations à

    l'emporte-pièce, au caractère imprévisible, toutes caractéristiques

    qui lui ont valu une immédiate popularité mais aussi la sidération de

    beaucoup. L'iconoclaste François ne craint jamais de parler, quitte à

    prendre à contre-pied, au risque de désorienter ; notamment ses

    propres ouailles. Surtout quand les effets visibles de ses annonces

    tonitruantes de réforme (gouvernement de l'Église, situation des

    divorcés remariés, etc.) sont encore à venir.

     Qu'en est-il sorti des années François? Un message prophétique,

    c'est-à-dire souvent urticant, qui n'a qu'un but: rappeler les chrétiens à

    un devoir impérieux, celui d'aller vers ce qu'il nomme d'un mot

    étrange, presque technique, les «périphéries». Une injonction à

    protéger les oubliés de la marche du monde: les pauvres, les

    personnes vulnérables: migrants, vieillards, enfants à naître…

     

     

    Ce souci inspire notamment l'un de ses textes les plus importants à ce

    jour, l'encyclique Laudato si : c'est un appel placé sous le signe de

    saint François d'Assise, pour que l'humanité retrouve la mesure,

    refrène sa volonté de produire, de vendre et de dominer, afin de

    sauver non seulement la Création mais les créatures. Le Pape y

    exprime le vœu d'une écologie intégrale : elle passe par le respect

    de la nature, indissociable de celui de l'homme, de sa dignité

    corporelle et morale: «tout est lié».

     

    Est-il de droite, est-il de gauche? Il serait vain de s'échiner à classer

    ce personnage charismatique et complexe, souriant et inflexible. Il est

    le visage et la voix de l'Église catholique d'aujourd'hui, c'est-à-dire, à

    sa manière, un lanceur d'alertes pour la conscience de chacun

    Figaro premium 13 Mars 2018


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  • Les sept demandes du Notre Père (4/7).

    Durant le Carême, « La Croix » invite à méditer sur ces requêtes. Aujourd’hui, « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

    « Le Salut vient du ciel, mais pas sans la collaboration de l’homme ! »
    Père Franck Chaigneau, Jésuite, fondateur et président d’honneur de la Table de Cana.

    DONNE-NOUS AUJOURD'HUI...

    Père F.CHAIGNEAU



    « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »…

    Comment comprenez-vous cette requête ?

    Père Franck Chaigneau : Cette expression est une demande vitale, celle d’être nourri. Si je ne mange pas, je tombe malade. Spirituellement, c’est aussi demander d’être nourri par les paroles de Dieu, habité par elles. Des paroles que je goûterai, qui éclaireront ma journée et me rapprocheront des hommes.
    Cette demande peut justifier, pour certains, de ne pas croire en Dieu puisque, malgré leurs prières, beaucoup encore meurent de faim. Pour eux, Dieu n’agit pas, il reste silencieux ! Pour moi, cette demande est, au contraire,
    la source de la reconnaissance de Dieu, de notre dépendance envers Lui. La réussite de l’humanité – faire en sorte que les gens n’aient plus faim –, Dieu la réalisera par l’action des hommes. Celui qui demande se met dans une attitude de pauvreté et reconnaît que seul, il n’y arrivera pas.
    Cette demande évoque pour moi l’Eucharistie : par le moyen des fruits de la terre et du travail des hommes, le monde peut se nourrir de l’humanité de Jésus-Christ. L’Eucharistie ravive ma foi, mon espérance et ma charité pour ainsi actualiser le salut.
    J’entends par salut la manière de faire face, grâce à l’aide de Dieu, au bien et au mal en moi et autour de moi. Cela nécessite de se mettre au travail. Le salut vient du ciel, mais pas sans la collaboration de l’homme !

    En quoi La Table de Cana a-telle été votre « pain quotidien » dans votre vie de foi ?

    P. F. C. : La création de La Table de Cana, alors que j’étais « prêtre au travail », a nourri ma foi. Dans l’informatique, j’étais loin des « pauvres », je trouvais de moins en moins de sens à cette vie. J’ai été encouragé par la demande de personnes sans domicile fixe et la fondation d’une entreprise d’insertion m’a permis de retrouver du sens.
    La Table de Cana a changé mon regard sur les pauvres dont j’avais peur. J’ai appris que je ne savais rien faire, si ce n’est de faire travailler les autres. La Table de Cana est une réussite car elle est issue d’un collectif et est portée par lui : des personnes en insertion, des associations, des bénévoles, des permanents et desclients. C’est l’agrégation des compétences qui l’a fait démarrer.
    Dans la prière du Notre Père, on dit bien « Donne-nous » et non « Donne-moi ». Dieu a donné La Table de Cana à plusieurs milliers d’hommes et de femmes, salariés et bénévoles, qui y sont passés depuis son origine.

    Que signifie cette demande du Notre Père pour les personnes en insertion à La Table de Cana ?

    P. F. C. : C’est une question de salut, de vie ou de mort. Pour les personnes en insertion, il s’agit de trouver ou de retrouver leur place dans la société. Leur pain quotidien, c’est d’abord de pouvoir travailler alors que toutes les portes étaient fermées. Des jeunes qui n’avaient jamais travaillé, des chômeurs de longue durée, des allocataires du RSA, des sortants de prison, des réfugiés politiques, des anciennes prostituées, des drogués… Autant de situations qui faisaient qu’un DRH d’une entreprise classique, au bout de trente secondes d’examen de leur curriculum vitae, passait au suivant.
    Le salut, les personnes en insertion y croient lorsqu’elles pensent qu’elles peuvent acquérir une compétence qui leur permettra d’être embauchées par une entreprise classique au bout de deux ans maximum de travail à La Table de Cana. Cela leur demande beaucoup d’efforts afin de retrouver confiance en elles-mêmes et d’apprendre un métier qui a du sens pour elles. Un métier au service de la société, des clients et du bon fonctionnement de l’entreprise et pas uniquement en échange d’un salaire.

    Comment les personnes en insertion sont-elles nourries par leur travail à La Table de Cana ?

    P. F. C. : Souvent, au début, elles me disaient que le travail était une aliénation, mais plus tard, elles m’en redemandaient. C’était une sacrée conversion. Elles sentaient qu’elles avaient besoin des autres, au moins d’un chef pour apprendre leur métier, et de clients satisfaits. L’homme a besoin de se sentir utile, respecté, rendant service à la société. J’ai vu des personnes reprendre confiance, changer. Le salut, aujourd’hui, c’est, malgré le passé, de faire confiance à quelqu’un qui veut travailler et l’accompagner pour établir un projet personnel.
    Le nom « La Table de Cana » renvoie au miracle des noces de Cana, l’eau transformée en vin sous l’impulsion de Marie qui croyait cela possible. Pour nous, c’est le passage de l’exclusion à l’insertion sociale, grâce à l’impulsion des encadrants qui, eux aussi, croient cela possible, lorsque les salariés en insertion font leur maximum pour satisfaire les convives, comme l’ont fait, dans la discrétion, Marie et les serveurs des noces de Cana.

    En quoi La Table de Cana est-elle une réponse aux paroles de Jésus qui dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » ?

    P. F. C. : Dans le récit de la multiplication des pains, Jésus met ses disciples au travail pour nourrir la foule ! Comme dans le Notre Père, cela fait allusion à l’Eucharistie, mais aussi au Règne de Dieu pour lequel tous les hommes sont appelés à travailler. Je suis convaincu que Dieu « compte » sur l’homme, qu’Il a «besoin» de l’homme, pour l’avènement de son Royaume. L’homme, pour y parvenir, doit repérer les valeurs évangéliques présentes déjà dans la société, les vivre lui-même là où il se trouve, parmi les croyants et les indifférents, et les promouvoir pour qu’elles soient opérationnelles dans la société.

    La prière de demande est donc étroitement associée à l’action…

    P. F. C. : C’est ce qui se passe à La Table de Cana qui fait, à sa mesure, advenir le Royaume en luttant contre l’exclusion ! À plusieurs reprises, on m’a dit : « Félicitations, tu t’occupes d’insertion…! » À quoi je répondais : « Non, ce sont les salariés eux-mêmes qui se prennent en charge et qui réussissent leur insertion, accompagnés dans leur démarche vers plus de liberté.»
    Ils sont écoutés et aidés par des encadrants et des bénévoles très compétents, afin d’élaborer un projet personnel en fonction de leurs envies de réussite professionnelle, mais aussi de leur vie familiale, de leur apprentissage progressif. Pour faire référence à la multiplication des pains, plus les clients sont bien nourris et rassasiés, meilleure est l’insertion.
    Quant aux 12 panières à ramasser dont parle l’Évangile, elles sont comptées par l’État qui distribue ses subventions en fonction du pourcentage d’insertions réussies !

    Comment envisagez-vous la demande du pain de ce jour, aujourd’hui, fort de votre expérience à La Table de Cana ?

    P. F. C. : Je demande à Dieu que son Règne progresse : que les structures humanitaires et politiques soient multipliées afin que tous puissent manger, que tous puissent être nourris par sa Parole et sauvés par les pratiques évangéliques.
    « Cette demande évoque pour moi l’Eucharistie : par le moyen des fruits de la terre
    et du travail des hommes, le monde peut se nourrir de l’humanité de Jésus-Christ. »


    Père Franck Chaigneau,  jésuite, fondateur et président d’honneur de la Table de Cana
    (Source: La Croix du 10 Mars 2018)


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