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    Les derniers jours de Palmyre ?

     

     

    Située sur une route caravanière à mi-chemin entre la Méditerranée et l'Euphrate, Palmyre a su profiter pendant deux millénaires de cet emplacement idéal pour rayonner sur le Proche-Orient.

     

    La cité antique, au coeur de la Syrie, est depuis le 20 mai 2015 très gravement meurtrie par les combattants de l'État islamique (Daech). Comme les dirigeants wahhabites de l'Arabie séoudite, qui furent leurs protecteurs et leurs alliés avant de les combattre, ces fanatiques nient tout valeur au patrimoine architectural et artistique, même religieux.

     

    Ils n'ont pas plus de scrupule à détruire les temples de Palmyre que les Séoudiens n'en ont eu, ces dernières années, à raser les vestiges de l'époque du Prophète, à Médine et La Mecque...

    L'horreur en marche

     

    - FIN DE PALMYRE

    Petit temple de Baal (Ier siècle, Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009Le petit temple de Baal-Shamin était un des endroits les plus charmants de la cité antique de Palmyre. Construit à partir de l'an 17 après J.-C., il était dédié au dieu des Cieux, maître de la pluie et de la fécondité. La présence d'un arbre qui avait trouvé refuge à l'intérieur de sa cella (cour intérieure) en faisait un lieu à part au milieu des ruines brûlantes.

     

    En août 2015, quelques jours après l'odieux assassinat du directeur du site, Khaled al-Assaad (82 ans), l'État Islamique a dynamité cette cella et abattu les colonnes qui l'entourent. Avec ce petit temple paisible c'est une partie de notre propre histoire qui vient de disparaître.

     

    Le temple de Baal-Shamin à Palmyre, avant sa destruction par l'État islamique, en août 2015 (DR)

     

    À la croisée des chemins

     

    À l'origine de Palmyre, il y a l'eau. Ici ce sont les sources souterraines qui ont permis aux premiers habitants, 2000 ans av. J.-C., de s'installer au milieu du désert de Syrie. L'endroit présente un autre avantage, considérable : l'oasis se situe sur l'axe Méditerranée-Euphrate et devient donc un relais privilégié pour les caravanes. « Port du désert », elle s'enrichit des taxes qui frappent les produits de passage dans ses murs.

     

    Vers l'an 1000 av. J.-C., les Araméens, ayant choisi de se sédentariser, s'installent dans cette oasis qu'ils appellent Tadmor. C'est sous ce nom qu'elle est citée dans la Bible. Les Romains, plus tard, convoitent ses richesses. Mais en 41 av. J.-C., lorsque le général Marc Antoine entre dans la ville, sa déception est grande : les habitants ont fui, emportant avec eux tous leurs biens précieux !

     

    - FIN DE PALMYRE

    Le tétrapyle (Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009En 17 av. J.-C. enfin, l'empereur Auguste oblige la rebelle à faire allégeance à Rome tout en lui laissant une large autonomie. Tibère scelle son entrée dans l'Empire avec la construction sur quatre hectares d'un imposant temple en l'honneur du dieu Bêl, version locale du dieu Mardouk de Babylone.

     

    Avec les années, la cité mérite d'accueillir les empereurs romains. Hadrien y fait étape lors d'un grand voyage dans ses provinces orientales, en 129 ap. J.-C.

     

    - FIN DE PALMYRE

    Colonnade (IIe siècle, Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009

    Palmyra Hadriana

     

    Plafond du temple de Bêl (1er siècle, Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009Partenaire à la fois de Rome à l'ouest et des Parthes à l'est, Palmyre devient une grande puissance commerciale. Elle connaît une prospérité exceptionnelle à laquelle peu d'autres villes de la région peuvent prétendre, à l'exception de Pétra, plus au sud, la cité caravanière des Nabatéens.

     

    Ses « nouveaux riches », de souche araméenne, adoptent le modèle politique et culturel de l'Empire, latinisent leur nom et reçoivent des titres honorifiques romains tout en conservant leur mode de vie oriental.

     

    Ils couvrent la ville de monuments, de temples et de tombeaux grandioses d'inspiration hellénistique, le long de sa grandiose colonnade.

     

    Palmyre devient un incontournable horizon pour tous les Orientaux qui veulent réussir dans le commerce. Les caravaniers savent qu'ils y trouveront non seulement guides et chameaux, mais aussi une escorte pour les accompagner sur leur route. Certes, leurs marchandises y sont taxées à 25 % de leur valeur, mais la sécurité n'a pas de prix !

     

    Les années folles de Zénobie

     

    La ville est érigée en colonie sous le règne de Caracalla, au début du IIIe siècle. Mais cet âge d'or arrive à son terme. Au milieu du IIIe siècle, les Perses sassanides passent à l'attaque et fragilisent les routes commerciales.

     

    - FIN DE PALMYRE

    Le petit temple de Baal (Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009Un patricien, Septimius Odenath, reçoit de l'empereur Gallien mission de défendre l'Orient romain contre ces perturbateurs. Il s'acquitte avec succès de sa tâche et remporte des victoires éclatantes sur les Perses jusque sous les murs de leur capitale Ctésiphon (au sud de l'actuelle Bagdad.

     

    Comme à Rome le gouvernement s'enlise dans des luttes de pouvoir, le prince commence à prendre de l'autonomie et en vient à gouverner toute l'Asie romaine. Hélas pour lui, il est assassiné en 268.

     

    Sa deuxième épouse Zénobie reprend le pouvoir. Avec son fils, elle reprend le contrôle de l'Orient romain et étend son autorité jusqu'en Égypte et en Anatolie. Mais en 272, l'empereur Aurélien frappe de ses foudres la souveraine qui terminera sa carrière comme prisonnière d'honneur, couverte de chaînes d'or, lors du triomphe de son vainqueur.

     

    - FIN DE PALMYRE

    Fort arabe du XIIe siècle (Palmyre, Syrie), photo : Gérard GrégorC'est la fin pour Palmyre : la ville est pillée, la population passée par les armes. Devenue un abri pour la garnison romaine, elle ne reçoit plus comme constructions nouvelles majeures que quelques églises byzantines.

     

    Les Arabes musulmans s'en emparent en 634 et érigent bien plus tard, au XIIe siècle, un château, gardien des ruines qu'il surplombe.

     

    Ruinée par un tremblement de terre au XIIe siècle, la cité hellénistique sera redécouverte en 1678 par des voyageurs anglais.

     

    - FIN DE PALMYRE

    Représentation féminine (IIIe siècle, musée de Palmyre, Syrie), photo : Gérard Grégor, 2009

    Source: Herodote.net

     

     


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  • Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

     

     

    - 22è DIMANCHE B

    Jésus et les Pharisiens

     

    La première lecture nous rappelle ce qui s’est passé pour le peuple d’Israël : sous la conduite de Moïse, Dieu les a sortis de l’esclavage d’Égypte. En donnant sa loi à son peuple, Dieu lui offrait « un passeport pour la liberté ». En effet, seuls les peuples libres ont une loi. Les autres sont soumis à l’arbitraire et à la violence. Cela nous le voyons tous les jours. Le livre du Deutéronome, que nous avons écouté, a été écrit bien longtemps après l’Exode. Sur la montagne du Sinaï, Dieu a fait alliance avec son peuple. Il s’est engagé envers lui et il a tenu sa promesse. Mais le peuple n’a pas toujours été fidèle à l’alliance. Il a fini par se détourner de son Dieu. Il n’a pas compris à quel point Dieu les aime. L’auteur du livre du Deutéronome vient rappeler que la loi donnée au Sinaï est une loi à pratiquer et à vivre. Elle est la fierté d’Israël face aux nations païennes. Cette loi se résume en deux grands volets : l’amour de Dieu et l’amour de nos frères.

     

     

     

    Le premier volet regarde Dieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… Tu sanctifieras le jour du Seigneur… » Ce qui est premier, c’est de nous rappeler que Dieu est notre créateur et qu’il est passionné d’amour pour le monde. En dehors de lui, toute recherche de bonheur est vaine. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes est un don de Dieu. La seule attitude digne d’un croyant c’est de mettre toute notre confiance en ce Dieu et de construire notre vie sur lui. Nous sommes renvoyés au grand commandement de l’amour. C’est là que nous trouvons le seul vrai bonheur.

     

     

     

    Le deuxième volet concerne le prochain : « Tu honoreras ton père et ta mère… Tu respecteras les biens du prochain… » Il s’agit d’éviter tout ce qui peut faire du tort aux autres. Dieu aime son peuple d’un amour passionné. Notre réponse doit devenir de plus en plus à la hauteur de la sienne. Il est essentiel pour tous d’écouter ces deux commandements et de les mettre en pratique. C’est important pour nous aussi. Nous vivons dans un monde affronté à la violence, l’indifférence, le mépris et toutes sortes de malheurs. Notre mission c’est d’y vivre autrement et d’y porter l’amour.

     

     

     

    Dans sa lettre, saint Jacques s’adresse à des nouveaux baptisés. Il les invite précisément à vivre autrement. Au jour de leur baptême, ils ont accueilli la vie nouvelle. C’est comme une lumière au milieu des ténèbres de l’humanité. Au centre de cette vie, il y a Jésus Christ. Il est la Parole donnée pour que le monde ait la vie. Cette parole est semée en chacun de nous. Il nous revient de l’accueillir humblement ; elle est capable de nous sauver. Comme le Deutéronome, saint Jacques nous invite à la mettre en pratique : « La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves et de se garder propres au milieu du monde. »

     

     

     

    Dans l’évangile, nous voyons Jésus face aux pharisiens. Ces derniers sont les gardiens de la loi de Moïse et des traditions. Aujourd’hui, les pharisiens constatent de nombreuses infractions commises par les disciples. Il s’agit de manquements aux traditions des anciens. Mais Jésus leur reproche de laisser de côté les commandements de Dieu pour s’attacher aux traditions des hommes. Aujourd’hui, il voudrait nous dire que le plus important n’est pas de se laver les mains mais de se laver le cœur. Jésus nous invite à faire la vérité dans tous nos actes religieux, nos pratiques religieuses, notre prière et tout ce qui est important pour nous.

     

     

     

    Cet évangile nous invite à faire notre examen de conscience : il y a des paroles qui sonnent creux. Elles ne correspondent pas à des sentiments vrais. Nous n’aimons pas qu’on nous parle comme si on nous récitait une leçon. Pour Dieu c’est pareil. Il n’accepte pas de notre part des prières vides, vides de notre cœur. Nous ne pouvons atteindre Dieu qu’avec le cœur. Dans notre vie de relation de Dieu avec nous et de nous avec Dieu, tout se joue au niveau du cœur. Vivre en chrétien, c’est vivre intensément cette alliance d’amour entre Dieu et nous. Il n’y a que cela qui compte. On comprend alors que Jésus soit déconcerté par les critiques des pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter les traditions religieuses. Si l’évangile nous rapporte cet événement, c’est pour attirer notre attention sur nous. Comme eux, nous avons facilement tendance à juger la religion des autres. L’intolérance n’est pas que chez les Islamiste. Elle peut être aussi chez ceux qu’on pourrait appeler les « christianistes ». L’intolérance n’a rien à voir avec l’Évangile.

     

     

     

    En critiquant et en dénonçant, nous ne faisons qu’ajouter un peu plus d’amertume à ce monde. Notre bataille contre le mal doit commencer par le cœur. C’est dans le cœur que nous devons planter les bonnes herbes de la solidarité, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde et du pardon. Le chemin vers cette plantation, c’est l’Évangile qui nous le trace. Il nous apprend à mettre tous les jours un peu plus d’amour dans notre vie. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur et nous le supplions : Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. »

     

    Abbé Jean COMPAZIEU

     

     

                    Soeur PATIER commente l'Evangile du 22è Dimanche Ordinaire (B)


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  • Les histoires incroyables de 5 saints qui ont lutté contre le démon

     

     

    - 5 GRANDS SAINTS QUI ONT LUTTÉ CONTRE LE DÉMON

     

    Des histoires non pas pour vous faire peur, mais pour augmenter votre confiance en Dieu. Car aucun démon ne peut séparer une âme qui vit unie à Jésus. Aujourd’hui : saint Antoine "le Grand" : "Le lion rugissait, prêt à attaquer".

     

     

     

    Saint Antoine (IIIe-IVe siècles) sera l'un des premiers moines à se retirer dans le désert pour se consacrer au jeûne et à la prière. L'Église connaît son histoire grâce à son biographe, saint Athanase, l'évêque d'Alexandrie. "Lorsque nous visitions saint Antoine dans les ruines où il vivait, on entendait un vacarme, des milliers de voix et le choc des armes. De même, de nuit, venaient des bêtes sauvages, et le saint les combattait par la prière", raconte Athanase.

     

     

     

    La nuit seul dans une tombe abandonnée

     

     

     

    Un jour, saint Antoine, alors âgé de 35 ans, décida de passer la nuit, tout seul, dans une tombe abandonnée. C'est alors que vint une grande troupe de démons, qui le rouèrent de coups, le couvrant de blessures. Il resta comme mort, étendu sur le sol. Les griffes des démons l'empêchèrent de se relever. D'après l'ermite, la souffrance causée par cette torture démoniaque n'était comparable à aucune autre que peut faire endurer l'homme. Le lendemain, par la Providence de Dieu, un ami vint lui rendre visite et le porta sur ses épaules jusqu'au village le plus proche pour le faire soigner. Antoine revenant à lui, pria son ami de le ramener dans la tombe. Alors saint Antoine s'écria : "Voici Antoine en ce lieu. Je ne fuis  pas vos coups et aucune douleur ou torture, rien ne saurait me séparer de l'amour de Dieu".

     

     

     

    Saint Athanase relate que les démons prirent la fuite et voici ce qui arriva ensuite : "Les démons firent un tel vacarme que tout l'endroit en fut ébranlé et, renversant les quatre murs de la tombe, ils y entrèrent en foule, prenant la forme de toutes sortes de bêtes monstrueuses et d'affreux reptiles. Et tout le lieu se remplit de lions, d’ours, de léopards, de taureaux, de loups, d’aspics, de scorpions. Les lions rugissaient prêts à s'élancer ; les taureaux semblaient le menacer de leurs cornes ; les serpents s'avançaient en rampant en cherchant un lieu d'attaque et les loups rôdaient autour de lui. Tous faisaient un bruit épouvantable. Gémissant de douleur, saint Antoine affrontait les démons, se moquant : 'Si vous aviez quelque pouvoir, un seul d'entre vous suffirait pour m'abattre ; mais comme le Seigneur vous a enlevé votre force, vous cherchez à m'effrayer par votre nombre. La preuve de votre impuissance est que vous en êtes réduits à prendre la forme d'animaux dépourvus de raison. Si vous avez quelque pouvoir contre moi, allez, attaquez-moi ! Mais si vous ne pouvez rien, pourquoi vous tourmenter inutilement ? Car ma foi en Dieu est mon rempart contre vous'.

     

     

     

    Mais tout-à-coup, une éclatante lumière illumina la tombe ; à l'instant, les démons disparurent. Les douleurs cessèrent. Quand il comprit que Dieu venait à son secours, il pria : 'Où donc étais-Tu, Seigneur ? Pourquoi n'as-Tu pas fait cesser plus tôt ces souffrances ?'. Dieu lui répondit : "Antoine, J'étais présent, à tes côtés. Mais j'attendais en observant ton combat. Et puisque tu as su résister avec tant de courage, Je serai désormais toujours à tes côtés et Je rendrai ton nom célèbre par toute la terre'. Ayant entendu les paroles du Seigneur, le moine se leva et pria. Il reçut alors une telle force qu'il ressentit dans son corps une vigueur plus grande qu'auparavant".

     

     

     

    Pour conclure, voici deux passages de la Bible qui vous feront mieux comprendre le contexte :

     

    "Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes" (Eph 6, 11-12).

     

    Et aussi : "Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer" (1 P 8).

     

     

     

    Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne

     

    sources: Aciprensa

     

    Aleteia

     


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  • Le cantique de Frère Soleil

     par Saint François d’Assise

     

    - PRIERE DE ST FRANÇOIS

     

     

    Très Haut, tout puissant et bon Seigneur,  

     à toi louange, gloire, honneur,

    et toute bénédiction ;

    à toi seul ils conviennent, O Très-Haut,

    et nul homme n’est digne de te nommer.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,

    spécialement messire frère Soleil,

    par qui tu nous donnes le jour, la lumière ;

    il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,

    et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles :

    dans le ciel tu les as formées,

    claires, précieuses et belles.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,

    et pour l’air et pour les nuages,

    pour l’azur calme et tous les temps :

    grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

     

    Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur Eau,

    qui est très utile et très humble,

    précieuse et chaste.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu,

    par qui tu éclaires la nuit :

    il est beau et joyeux,

    indomptable et fort.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre,

    qui nous porte et nous nourrit,

    qui produit la diversité des fruits,

    avec les fleurs diaprées et les herbes.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux

    qui pardonnent par amour pour toi ;

    qui supportent épreuves et maladies :

    heureux s’ils conservent la paix,

    car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés.

     

    Loué sois-tu, mon Seigneur,

    pour notre sœur la Mort corporelle

    à qui nul homme vivant ne peut échapper.

    Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ;

    heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,

    car la seconde mort ne pourra leur nuire.

     

    Louez et bénissez mon Seigneur,

    rendez-lui grâce et servez-le

    en toute humilité.

     

     

     

     


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  • AUDIENCE GÉNÉRALE DU PAPE,

     LE 12 AOÛT 2015

     

    - LA FÊTE

    La fête chrétienne

     

     

     

    Chers frères et sœurs, bonjour !

     

    Aujourd’hui, nous commençons un petit parcours de réflexion sur trois dimensions qui marquent, pour ainsi dire, le rythme de la vie familiale : la fête, le travail, la prière.

     

    Aujourd’hui, nous parlerons de la fête. Et disons tout de suite que la fête est une invention de Dieu. Rappelons la conclusion du récit de la création, dans le Livre de la Genèse, que nous avons écouté : « Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait et, au septième jour, il chôma, après tout l’ouvrage qu’il avait fait. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car il avait chômé après tout son ouvrage de création » (Gn 2, 2-3). Dieu lui-même nous enseigne l’importance de consacrer un moment à contempler et à jouir de ce qui a été bien fait dans le travail. Je parle de travail, naturellement, pas uniquement dans le sens du métier et de la profession, mais dans un sens plus large : chaque action par laquelle nous, hommes et femmes, pouvons collaborer à l’œuvre créatrice de Dieu.

     

    La fête est un regard aimant sur le travail bien fait

     

    La fête n’est donc pas la paresse de demeurer dans un fauteuil, ou l’ivresse d’une évasion futile, non. La fête est avant tout un regard aimant et reconnaissant sur le travail bien fait ; nous célébrons un travail. Vous aussi, jeunes mariés, êtes en train de fêter le travail d’une belle période de fiançailles : et c’est une bonne chose ! C’est le moment de regarder les enfants, ou les petits-enfants qui sont en train de grandir, et de penser : comme c’est beau ! C’est le moment de regarder notre maison, les amis que nous accueillons, la communauté qui nous entoure, et penser : quelle bonne chose ! C’est ce que Dieu a fait lorsqu’il a créé le monde. Et il le fait continuellement, parce que Dieu crée toujours, même en ce moment !

     

    Il peut arriver qu’une fête arrive dans des circonstances difficiles ou douloureuses, et on la célèbre sans doute avec « une boule dans la gorge ». Pourtant, même dans ces cas, demandons à Dieu la force de ne pas la vider complètement de son sens. Vous, mamans et papas, savez bien cela : combien de fois, par amour pour les enfants, êtes-vous capables de faire abstraction des préoccupations pour faire en sorte qu’ils vivent bien la fête, qu’ils goûtent le bon sens de la vie ! Il y a tant d’amour en cela !

     

    Même dans le cadre du travail, parfois – sans se soustraire aux devoirs ! – nous savons « infiltrer » quelques étincelles de fête, un anniversaire, un mariage, une nouvelle naissance, de même qu’un départ ou une nouvelle arrivée… c’est important. Il est important de faire la fête. Ce sont des moments de familiarité dans l’engrenage de la machine productive, cela nous fait du bien !

     

    Nous ne devons jamais être esclaves du travail

     

    Mais le vrai moment de la fête suspend le travail professionnel, et il est sacré parce que cela rappelle à l’homme et à la femme qu’ils sont faits à l’image de Dieu, qui n’est pas esclave du travail, mais Seigneur, et de ce fait nous ne devons jamais, nous non plus, être esclaves du travail, mais des « seigneurs ». Il existe un commandement pour cela, un commandement qui concerne tout le monde, et qui n’exclut personne ! Nous savons cependant qu’il y a des millions d’hommes et de femmes et même des enfants esclaves du travail ! En ce moment, il y a des esclaves, ils sont exploités, esclaves du travail et cela va à l’encontre de Dieu et à l’encontre de la dignité de la personne humaine ! L’obsession du profit économique et de l’efficience technique mettent en péril les rythmes humains de la vie, parce que la vie a ses rythmes humains. Le temps du repos, surtout le repos dominical, nous est destiné afin que nous puissions jouir de ce qui ne se produit pas et ne se consomme pas, de ce qui ne s’achète ni ne se vend. Et nous voyons en revanche que l’idéologie du profit et de la consommation veut aussi s’approprier la fête : celle-ci aussi est parfois réduite à une « affaire », à une façon de faire de l’argent et de le dépenser. Mais est-ce pour cela que nous travaillons ? L’avidité de consommation, qui comporte aussi le gaspillage, est un mauvais virus qui, du reste, fait que nous nous sentons, en fin de compte, plus fatigués qu’avant. Elle nuit au travail véritable, consume la vie. Les rythmes déréglés de la fête font des victimes, souvent jeunes.

     

    L’Eucharistie dominicale apporte à la fête toute la grâce de Jésus-Christ

     

    Enfin, le temps de la fête est sacré parce que Dieu l’habite de façon spéciale. L’Eucharistie dominicale apporte à la fête toute la grâce de Jésus-Christ : sa présence, son amour, son sacrifice, sa façon de nous rassembler en une communauté, d’être avec nous… Et ainsi, chaque réalité reçoit son sens plénier : le travail, la famille, les joies et les peines de chaque jour, même la souffrance et la mort ; tout est transfiguré par la grâce du Christ.

     

    La famille est dotée d’une compétence extraordinaire pour comprendre, orienter et soutenir la valeur authentique du temps de la fête. Mais comme les fêtes en famille sont belles, elles sont superbes ! Et en particulier la fête du dimanche. Ce n’est bien entendu pas un hasard si les fêtes où il y a de la place pour toute la famille sont les plus réussies !

     

    La vie familiale elle-même, regardée avec les yeux de la foi, nous apparaît supérieure aux efforts qu’elle nous coûte. Elle nous apparaît comme un chef-d’œuvre de simplicité, beau, précisément parce qu’il n’est pas artificiel, pas factice, mais capable d’incorporer en lui tous les aspects de la vraie vie. Cela nous apparaît comme une « très bonne » chose, comme l’a dit Dieu au terme de la création de l’homme et de la femme (cf. Gn 1, 31). Ainsi, la fête est un précieux cadeau de Dieu ; un cadeau précieux que Dieu a fait à la famille humaine, ne l’abîmons pas !

     

     (*) Version française de la Salle de presse du Saint-Siège. Titre et intertitres de La DC.

     


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