• - MESSAGE PAPAL SUR LA MISÉRICORDE

    ANNÉE DE LA MISÉRICORDE 

     

     

    - MESSAGE PAPAL SUR LA MISÉRICORDE

    A PROPOS DE LA MISERICORDE

     

    En me proposant de partager la parole de Dieu avec vous sur le thème de la miséricorde, il m’est apparu opportun de commencer par une définition de ce mot. Vous n’êtes pas sans savoir que quand un mot est flou, il donne lieu à tous les amalgames et à toutes sortes d’interprétations parfois confuses et erronées. Et cela n’est pas toujours pour arranger les choses surtout en ces jours qui sont les nôtres. La vigilance est donc plus que jamais nécessaire autour des mots que nous utilisons.

     

    I. DEFINITION

     

    Quand on parle de la miséricorde il y a deux mots essentiels qu’il faut saisir en partant de la langue latine. Ces deux mots c’est «miserere » et « coeur ». La miséricorde est donc en général le sentiment par lequel la misère d’autrui touche notre coeur. Quand on s’appui ensuite sur la langue hébraïque, le mot miséricorde va désigner le coeur profond, les entrailles qui frémissent sous le coup de la douleur et de la peine.

    Précisons que le mot miséricorde est plus utilisé dans les religions et notamment la religion chrétienne. Soulignons que la miséricorde sera ainsi considérée comme une grâce ou bien le pardon accordé à ceux qu’on pourrait punir.

    La miséricorde est le fait de cesser de haïr ; elle est la vertu qui triomphe de la rancune, de la haine qu’on pourrait justifier, de la rancoeur, du désir de vengeance. La miséricorde est donc une disposition de notre coeur qui ose pardonner, non en supprimant la faute ou l’offense, mais en cessant d’en vouloir à celui qui nous a nui ou fait du tort.

    La miséricorde est, soulignons-le en insistant, une disposition du coeur qui va plus loin que le pardon. La miséricorde est le contraire de la rancune et nous savons que la rancune est une haine. Et je m’empresse de dire que dans ce sens, le chrétien n’est pas un historien de la haine. La miséricorde en supprimant la haine empêche de lui trouver des justifications ; la miséricorde permet la justice et l’encadre. Je voudrais insister en répétant que la miséricorde, si elle n’abolit pas la faute, elle efface la rancune. Si elle n’efface pas le souvenir elle efface et abolit la colère et la haine.

    Précisons dans ce propos que la miséricorde n’est pas aussi à confondre avec la compassion. La compassion porte sur notre solidarité vis-à-vis de la souffrance des personnes connues ou pas connues et ces souffrances peuvent être parfois innocentes.

    La compassion nous le savons est plus affective, plus spontanée, plus naturelle même.

    Dans la compassion notre corps tente de se projeter dans la souffrance de l’autre, et veut épargner celui qui souffre. De là peut naitre la pitié. Ainsi pendant que la compassion porte sur la solidarité aux souffrances du prochain, la miséricorde elle porte sur les fautes, sur le péché et les offenses. Elle a un travail en profondeur à faire dessus. On peut dire

    que la miséricorde repose aussi sur la fraternité

     

    II. LA MISERICORDE : VRAI VISAGE DE DIEU

     

    Je viens de m’efforcer d’essayer de dégager les multiples définitions qu’on pouvait avoir de la vertu de miséricorde comme disposition humaine sans trop vouloir enfermer ce mot dans la chapelle de l’Eglise catholique. Permettez- moi maintenant de la saisir dans notre tradition chrétienne.

    La miséricorde bien sûr n’est pas la pitié qui est le sentiment qui saisit à la vue des souffrances et se donne parfois pour objectif d’en mettre fin. La miséricorde va plus loin comme nous venons de le dire. Si elle touche au plus profond des entrailles et se propose de sauver celui qui est en demande, c’est que c’est Dieu seul qui nous sauve en Jésus-Christ. Dans la miséricorde authentique proclamée et vécue par Jésus-Christ, c’est le visage de Dieu dont il est question. Finalement c’est le coeur même de Dieu qui se penche vers ses créatures pour les ramener à lui et les serrer justement contre ce coeur paternel.

    La miséricorde veut dire que Dieu souffre avec nous, qu’il est bouleversé par nos malheurs et qu’il ne saurait rester indifférent. Dieu, dans son Fils Jésus-Christ ne s’empresse pas de punir mais bien de pardonner et de consoler. Pour le Pape émérite Benoit XVI, « la miséricorde est le noyau central du message évangélique, c’est le nom

    même de Dieu, le visage par lequel il s’est révélé dans l’ancienne Alliance et pleinement en Jésus-Christ, incarnation de l’Amour créateur et rédempteur. »

    L’Ancien Testament est d’ailleurs clair à cet effet sur la miséricorde de Dieu. Il parle d’un Dieu riche en miséricorde. (Ex. 34,6s) « Dieu riche en miséricorde » ce sera d’ailleurs le titre de la lettre Encyclique de Saint Jean –Paul II aux aurores de son pontificat prophétique en 1980. Il écrivait : « Dieu, qui riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre dans le Christ. »

    Il est donc tout a fait erroné de présenter un Dieu punisseur et vengeur dans l’Ancien Testament. Dans sa pédagogie évolutive Dieu réprimande son peuple qui voudrait s’attacher au péché non sans lui accorder ses nombreuses grâces. Et dans le Nouveau Testament, Jésus révèle cette plénitude du Père au point qu’il dira que quiconque l’a vu a vu le Père puisqu’il est dans le Père et le Père à son tour est en lui. Toute la prédication de Jésus est donc une prédication de la miséricorde de Dieu. Il dira à son auditoire dans la synagogue de Nazareth : « l’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Lc 4, 18-19) Pour sa commisération, il est pris à parti par les pharisiens comme étant l’ami des pécheurs et des publicains. Pourtant Jésus n’encourage pas le péché. Il dénonce le péché et montre un réel amour envers le pécheur. Dans l’épisode de la femme adultère qu’on lui amène, il refuse de la condamner à la lapidation selon la loi juive. Il y a ici la rencontre entre la miséricorde de Dieu et la misère humaine. « Moi…je ne te condamne pas. Va désormais ne pèche plus, dira-t-il à celle-ci » (Jn, 8-11) C’est pourquoi l’image d’un célèbre père est tellement belle pour nous expliquer sa vision de la miséricorde. Ce père pense que dans ce terme, il y a deux mots clés : la misère et la corde. Faire miséricorde pour Jésus c’est alors le fait de lancer une corde vers notre misère pour nous attirer à lui. Une image vraiment à méditer.

    A Jacques et Jean qui veulent faire tomber le feu du ciel pour détruire ceux qui refusent d’accueillir Jésus dans leur village parce qu’il est en route vers Jérusalem, il leur demande de ne pas le faire. Il les réprimande. Il faut savoir pardonner même si on pense avoir raison et tous les moyens pour punir les coupables. ( Lc, 9,54-56) Jésus délivre des grands enseignements comme dans la parabole du fils prodigue qui revient vers son père pour lui avouer son péchée et le pardon du père ne tarde pas à arriver. A travers cette parabole, Jésus nous montre l’amour incommensurable de Dieu le Père qui s’empresse d’aimer toujours et toujours même ceux qui l’ont offensé. On va donc dire que dans la miséricorde, Dieu se précipite en amour.

    Jésus, dans la prédication de la miséricorde va jusqu’à dire d’aimer les ennemis. Et bien plus Jésus affirme qu’il n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs et met en garde les pharisiens et ceux qui se croient en leur avertissant de ce que les prostituées et les publicains risqueraient les précéder dans le royaume des cieux. Pour essayer de résumer cette miséricorde de Dieu dans la personne de son Fils Jésus notre Sauveur, disons que tous les trésors de la miséricorde de Jésus sont cachés dans son Sacré-Coeur transpercé par la lance du soldat pendant qu’il agonise sur la croix. Et concluons comme saint Jean-Paul II que « Jésus est lui-même la miséricorde. »

    III. LE CHRETIEN ET LA MISERICORDE AUJOURDHUI.

    Puisque Dieu est riche en miséricorde et qu’il nous l’a donnée pleinement en Jésus-Christ son Fils Unique, il nous revient aussi de pratiquer la miséricorde vis-à-vis de nos frères. La fraternité, eh oui, la fraternité, un mot qui m’est cher devient ainsi le socle incontournable dont a besoin la miséricorde pour se mettre en lumière.

    Vous savez aussi bien que Jésus, lors de son sermon sur la montagne avait proclamé : « heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde. » (Mat.5, 7) Il nous invite par ce fait à recevoir la miséricorde de lui qui est le pardonneur éternel en nous invitant à notre tour, à offrir la même miséricorde à ceux qui en ont besoin.

    La miséricorde apparaît donc comme un programme de tous les chrétiens et de tous les hommes de bonne volonté. Plus Dieu nous fait miséricorde, plus nous devons aussi la mettre en pratique. Jésus révèlera d’ailleurs à sainte Faustine que « plus la misère de l’âme est grande, plus celle-ci aura droit à ma miséricorde…La source de ma miséricorde a été largement ouverte sur la Croix par la blessure de la lance, et depuis elle coule pour toutes les âmes, sans aucune exception. »

    Le saint Père François en la deuxième année de son pontificat lançait d’ailleurs l’idée d’une année de la miséricorde. Cette année débutera le 08 décembre 2015 en la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie et s’achèvera le 20 novembre 2016 en la solennité du Christ-Roi de l’Univers. Le Saint Père à cette occasion a précisé qu’il souhaitait une conversion de toute l’Eglise, un grand renouveau de la foi. Il s’agira entre autre de valoriser le sacrement de pénitence et du pardon en incitant tous les chrétiens à vivre une vie nouvelle avec le Dieu de Jésus-Christ, riche en miséricorde, lent à la colère, plein d’amour et de tendresse.

    Comment donc vivre concrètement cette miséricorde dans le monde notre temps ? Je suis allé chercher dans l’enseignement de notre Eglise qui parle des oeuvres de miséricorde. C’est la miséricorde en action. On distingue alors les oeuvres de miséricorde corporelle et les oeuvres de miséricorde spirituelle. De ces oeuvres de miséricorde, il nous sera demandé des comptes le jour du jugement dernier. Ces oeuvres de miséricorde sont simples et à la portée de tous les chrétiens et de tous les hommes de bonne volonté :

    1.) Donner à manger à ceux qui ont faim ;

    2.) Donner à boire à ceux qui ont soif ;

    3.) Vêtir ceux qui sont nus ;

    4.) Abriter les étrangers ;

    5.) Visiter les infirmes ;

    6.) Visiter les prisonniers ;

    7.) Ensevelir les morts.

    Voilà pour les oeuvres de miséricorde corporelle.

    Venons-en aux oeuvres de miséricorde spirituelle que l’Eglise nous conseille :

    1.) Conseiller ceux qui en ont besoin ;

    2.) Instruire les ignorants ;

    3.) Exhorter les pécheurs ;

    4.) Consoler les affligés ;

    5.) Pardonner les offenses ;

    6.) Supporter patiemment les personnes ennuyeuses ;

    7.) Prier Dieu pour les vivants et les morts.

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    Essayons encore d’aller plus loin avec des exemples concrets dans notre propos sur la miséricorde. L’enseignement du saint père François nous sera utile à cet effet.

    IV. LA MISERICORDE : UN IMPERATIF DE NOTRE TEMPS

    Comme vous le voyez si bien, la miséricorde est donc un impératif catégorique pour notre temps. C’est un engagement concret au coeur de notre monde. Notre monde a besoin des oeuvres de miséricorde, c’est pourquoi il a besoin de nous. Nous parlerons à la suite du saint Père François de l’écologie humaine. Puisque, écrit-il, « l’existence humaine repose sur la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre. » (n° 66).

    Il s’agira pour les chrétiens et les hommes de bonne volonté de s’engager dans les associations d’entraides pour venir au secours des nécessiteux sur le plan humain et matériel. Je pense aux cellules d’écoute et d’accompagnement. Je pense à la réinsertion des personnes traumatisées par la vie. Je pense aux familles brisées et recomposées. Toutes ces misères doivent nous bouger au plus profond des entrailles.

    A la suite de la lettre Encyclique Laudato Si’ du Pape François, engageons-nous concrètement à la protection de l’environnement.

    Il y a donc là le refus du trafic des espèces animales défendues et protégées, la protection de la couche d’ozone, et la participation aux campagnes de reboisement. Le Pape ne cesse de nous aviser. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard : « chaque année, insiste-t-il, disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront plus voir, perdues pour toujours. » (n°33)

    Je ne saurais oublier la contribution active à favoriser l’accès à l’eau potable aux populations du tiers-monde encore défavorisées. Le saint Père François une fois de plus encore nous met en garde : « il est prévisible, écrit-il que le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales sources de conflits de ce siècle. »

    Pour les économistes, la miséricorde en action passera par les propositions pertinentes à faire aux décideurs pour vaincre la précarité, le chômage et les disparités qui existent entre les différentes classes sociales. Les théoriciens de la pauvreté et autres experts devraient sans doute s’engager davantage à promouvoir le commerce équitable entre les producteurs et les acheteurs. Ecoutons encore le saint Père : « Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne. » (n° 93 )

    Pour les chefs d’entreprises, il s’agira d’humaniser les relations avec les travailleurs en refusant les bénéfices axés sur le capitalisme mercantile devenu fou, mais de préserver et de respecter la dignité humaine par des contrats de travail honnêtes et justes.

    Au coeur de la miséricorde, c’est l’homme dont il est question. L’homme en situation, l’homme qui mérite de la considération, l’homme qui mérite toute notre attention. En définitive, il s’agit ni plus ni moins de l’humanité du prochain. Pour y arriver il nous faut éviter la culture du relativisme car, « la culture du relativisme est la même pathologie qui pousse une personne à exploiter son prochain et à le traiter comme un objet. » (n°123)

    Permettez-moi maintenant, après ce propos sur l’écologie humaine intégrale de vous partager quelques intuitions de deux saints de notre Eglise sur la miséricorde dont il est ici question.

     

    V. SOEUR FAUSTINE ET SAINT JEAN-PAUL II

     

    Saint Jean-Paul II a mis en avant dans son pontificat lui aussi le visage de la miséricorde du Seigneur en nous offrant à la fois un grand enseignement dans sa lettre Encyclique « Dives et misericordia » parlant du Dieu de Jésus-Christ riche miséricorde. Mais cet enseignement a été complété par le visage d’un témoin de l’Evangile, la Soeur Faustine Kowalska à qui Jésus a révélé ses trésors de miséricorde. Et c’est bien de cette religieuse que nous tenons la dévotion de la miséricorde divine telle que présentée aujourd'hui. Dès 1999 l’Eglise va donc accentuer davantage la spiritualité de la miséricorde en célébrant formellement le dimanche de la miséricorde le deuxième dimanche de Pâques. J’évoque la Soeur Faustine pour compléter cet enseignement puisqu’elle donne des conseils clairs sur le comment un chrétien devrait vivre la miséricorde.

    Elle demandait au Seigneur la miséricorde des yeux pour qu’elle ne juge pas selon les apparences extérieures, mais qu’elle sache discerner la beauté dans l’âme de son prochain et qu’elle lui vienne en aide.

    Soeur Faustine demandait aussi que son oreille soit miséricordieuse afin de ne pas rester indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.

    La Sainte demandait aussi une langue miséricordieuse afin de ne jamais dire du mal du prochain, mais d’avoir des mots de consolation et de pardon.

    Soeur Faustine demandait la miséricorde des mains pour que celles-ci soient remplies de bonnes actions afin de savoir faire du bien à son prochain et de prendre sur elle les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.

    Soeur Faustine continuait ses demandes de miséricorde en suppliant la miséricorde des pieds pour se hâter au secours de son prochain en dominant sa propre fatigue et sa propre latitude. «Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain, proclamait-elle. »

    La sainte concluait ses demandes de miséricorde en priant ainsi : « aidez-moi Seigneur, pour que mon coeur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon coeur à personne. Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et m’enfermerai dans le Coeur très miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que vôtre miséricorde repose en moi, ô mon Seigneur. »

    Nous voyons donc bien que le programme de la miséricorde est vaste. Celui de Dieu qui est amour envers ses enfants que nous sommes, et nous-mêmes envers nos frères. On ne saurait remplir tout ce programme, aussi vaste qu’il soit. Il faut cibler ce dont nous sommes le plus capable pour ne pas se disperser. C’est pour être plus efficace sur le plan pratique.

    Souvenons- nous bien qu’à côté des douze disciples, le Seigneur a aussi appelé soixante douze, c’est –à-dire des laïcs, des baptisés, des hommes et des femmes de tout âges pour le seconder dans cette mission.

    Puisse Marie, la mère de toute miséricorde intercéder pour chacun de nous pour en être les vrais témoins.

    Bibliographie sommaire

    1.) Comte-Sponville André, « Petit traité des grands vertus », Paris, Puf, 1995.

    2.) Missel Quotidien Complet, Paris, Sainte Madeleine, 2013

    3.) Jean-Paul II, Encyclique « Dives et misericordia », Paris, Mame, 1980.

    4.) Pape Francois, Lettre Encyclique « Laudato Si mi Signore », Paris, Cerf, 2015.

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