• Algérie: reconnaissance du martyre de Mgr Claverie, des moines de Tibhirine et de 11 autres religieux et religieuses


    Un peuple meurtri

    Anita Bourdin

    Témoins de la foi

    LES MARTYRS D'ALGÉRIE


    Le « martyre » de Mgr Pierre Claverie, dominicain, évêque d’Oran, des sept moines trappistes de Tibhirine, tous Français, et de leurs compagnons, religieux et religieuses, tués « en haine de la foi » – selon l’expression consacrée -, en Algérie entre 1994 et 1996, est reconnu par un décret de la Congrégation pour les causes des saints dont le pape François a approuvé la promulgation, le 26 janvier 2018.
    Sur ces 19 martyrs, 16 sont Français, deux sont des religieuses Espagnoles et un missionnaire est Belge.
    Les onze autres martyrs sont :
    -un frère mariste, Henri Vergès et sœur Paul-Hélène Saint-Raymond, des petites Sœurs de l’Assomption, assassinés le 8 mai 1994 à Alger;
    -le 23 octobre 1994 à Babael Oued, soeur Esther Paniagua Alonso, et soeur Caridad Álvarez Martín, religieuses espagnoles des Sœurs Augustines Missionnaires;
    -quatre pères blancs – trois Français et un Belge -, assassinés à Tizi Ouzou, le 27 décembre 1994, Jean Chevillard, Charles Deckers, Alain Dieulangard et Christian Chessel;
    -le 3 septembre 1995 sont assassinées deux sœurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres: Angèle-Marie Littlejohn et Bibiane Leclercq;
    -le 10 novembre 1995, sœur Odette Prévost, des petites Sœurs du Sacré-Cœur, est tuée à Alger.
    Les moines de Tibhirine sont Christian de Chergé, Luc Dochier, Christophe Lebreton, Michel Fleury, Bruno Lemarchand, Célestin Ringeard, Paul Favre-Miville.
    Ils pourraient être rapidement béatifié: le Vatican n’a encore fixé ni la date ni le lieu,  mais Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger a évoqué le sens de cette béatification dans une interview du journal algérien « Reporters » publiée par le site de l’Eglise catholique en Algérie: « Nous avons bien conscience que nos dix-neuf frères et sœurs martyrs ne sont qu’une toute petite goutte dans un océan de violence qui a vraiment meurtri l’Algérie pendant une dizaine d’années, et nous ne pouvions pas penser à nos martyrs sans penser à tous les martyrs d’Algérie; ceux et celles qui ont donné, eux aussi, leur vie, en fidélité à leur foi en Dieu et à leur conscience. Je pense en particulier, nous l’avons rappelé au Saint-Père, à cette centaine d’imams qui sont morts pour avoir refusé de signer ou de cautionner des fatwas justifiant la violence. Je pense aussi aux intellectuels, aux journalistes, aux écrivains… mais surtout à ces petites gens, des hommes, des femmes, des papas et des mamans qui refusaient d’obéir aux ordres des groupes armés. »
    Mgr Desfarges, Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, et le p. Thomas Georgeon, postulateur, ont été reçus en audience par le pape François le 1er septembre 2017: « Nous avons alors voulu dire au Saint-Père que cette béatification, nous souhaitions que, lors de son annonce, elle soit une source de paix, de paix pour tous. Certes dans notre Eglise nous sommes dans la paix, nous sommes dans le pardon, mais nous souhaitons qu’elle soit aussi une grâce pour tout le peuple algérien. Qu’elle nous aide tous à avancer ensemble sur le chemin de la paix et de la réconciliation et, si la grâce est donnée, du pardon. Le Saint-Père a été très sensible à tout cela. Il nous a écoutés avec beaucoup d’attention et nous a dit combien était vraie la souffrance que le peuple algérien a endurée il y a vingt ans et a dit comprendre que les plaies ne soient pas encore refermées. Ainsi il nous a dit : «Soyez très délicats car il ne faut pas blesser; il faut que l’évocation de ce souvenir soit une occasion de se tourner vers l’avenir. Nous désirons le vivre ainsi». »
    Il rappelle le jeune Mohamed, assasiné en même temps que Mgr Claverie, le 1er août 1996, à Oran: « Monseigneur Pierre Claverie est justement mort à Oran, assassiné en même temps qu’un jeune Algérien, Mohamed, qui avait lui-même écrit dans un petit carnet qu’il acceptait de risquer sa vie en gardant des relations avec cet évêque, une relation d’amitié. Monseigneur Pierre Claverie avait dit lui-même que «rien que pour un jeune comme Mohamed, je suis prêt à rester». C’est là un beau signe que nos martyrs sont morts avec des frères et des sœurs au milieu d’un peuple meurtri, un peuple aussi de martyrs, d’hommes et de femmes qui ont perdu leur vie en voulant rester fidèles à Dieu et à leur conscience. Le sang de tous les martyrs est mêlé. »
    ZENIT


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  • Le curé de Saint-Martin témoigne :

    « Les habitants ont déjà retrouvé cet amour de la vie qui les caractérisent

    © MARTIN BUREAU / AFP

     

    - LE CURÉ DE ST MARTIN TÉMOIGNE


    Le père Freddy Hessou a rejoint Saint-martin la veille du passage de l'ouragan Irma pour pallier à l'absence temporaire de curé sur l'île. Il nous raconte comment se déroule actuellement la vie après la catastrophe.
    En attendant la nomination d’un nouveau curé à Saint-Martin, c’est un prêtre béninois de 46 ans exerçant dans le diocèse de Gaspésie, au Québec, qui s’est retrouvé aux cœurs des événements tragiques qui ont frappé l’île. Alors qu’il était en vacances en Guadeloupe, l’évêque de Basse-Terre, Monseigneur Jean-Yves Riocreux l’a sollicité pour partir à Saint-Martin le 5 septembre, quelques heures avant les ravages d’Irma. Le père Freddy Hessou explique qu’il a lui même fait avancer son billet, car il ne voulait « pas laisser le peuple de Dieu tout seul ». Aujourd’hui, il est encore sur l’île, s’occupant des messes et aidant la population. Devant l’ampleur de la tâche de reconstruction, il a décidé d’attendre l’arrivée du nouveau curé et de reporter son départ à la fin du mois. « Je ne peux pas rester plus longtemps, car on m’attend au Canada », nous explique-t-il. Nous avons réussi à le joindre afin de faire rapidement le point avec lui sur la situation.
    Aleteia : Quelle est la situation actuellement à Saint-Martin, après le passage de l’ouragan Irma ?
Freddy Hessou : Énormément de travail a été effectué par les autorités. Elles ont enfin trouvé les bons réflexes et l’action de reconstruction commence à porter ses fruits. À ce rythme, d’ici deux ou trois mois, les gens auront oublié le sentiment d’abandon qui les a habité après le passage d’Irma. De plus, la solidarité est forte. Ceux qui ont de la nourriture et de l’eau en apportent à ceux qui n’en ont pas. De mon côté, j’en ai apporté à des personnes âgées. Les habitants ont déjà retrouvé cet amour de la vie qui caractérisent les gens qui vivent aux Antilles et plus largement ceux qui habitent au soleil. La vie a repris. Certes, tout le monde a conscience que demain sera ne sera pas facile, mais le sourire a été retrouvé. Cette joie de vivre n’effacera pas les difficultés, mais aidera à les surmonter. Le chantier est encore grand, il faut protéger les enfants, les plus âgés et les plus faibles, continuer de les mettre à l’abris en Guadeloupe et Martinique, etc.
    Dans quelle situation se trouve l’Église à Saint-Martin ?
Dès le dimanche 10 septembre, la messe a repris normalement à 11h à l’église de Marigot. Cette dernière a bien résisté au passage de l’ouragan, il n’y a eu que la porte principale qui s’est effondrée. Depuis, j’ai célébré les messes de mardi et jeudi. Je m’apprête à en célébrer une cette après-midi (vendredi 15 septembre, ndlr). Ce dimanche 17, j’espère pouvoir célébrer à 9h la messe à l’église de Grand-Case. Elle a été un peu abîmée, mais nous avons bien avancé dans les réparation et le nettoyage. Si elle n’est pas complètement prête, il y a une salle qui est restée intacte. Je pourrai y faire la célébration. L’église de Quartier d’Orléans est celle qui a subi le plus de dégâts. Il n’y a plus de plafond. Nous avons lancé un appel à mobilisation pour la nettoyer. Si nous n’y arrivons pas, je célébrerai la messe dehors. Quoi qu’il en soit la vie de l’Église reprend et celle-ci doit être aux côtés des victimes.
    Le Secours catholique, épaulé du diocèse de Guadeloupe, dont dépend Saint-Martin, a lancé un fonds de soutien aux victimes. La Martinique et la Guyane désirent aussi se mobiliser pour vous. Comment percevez-vous l’aide extérieure ?
Pour l’instant, je n’ai de contact qu’avec le diocèse de Guadeloupe et avec le Secours catholique. Je les ai eu hier (14 septembre, ndlr) au téléphone. Nous avons fait le point sur ce qu’il y à faire. Actuellement, les gens ont besoin d’être mis à l’abris. Il nous faut une équipe d’artisans pour réparer les toits ou poser des bâches. Pour le moment, les équipes ne peuvent pas venir avec du matériel. Il nous font donc trouver des magasins où nous pouvons prendre du bois, de la tôle, des bâches, etc. Nous avons encore besoin de sécuriser l’île. Pour ce qui est de la nourriture et de l’eau nous avons ce qu’il faut, grâce à la forte solidarité qui s’est mise en place.
    Aleteia


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  • Mgr Vingt-Trois veut laisser un diocèse qui « témoigne d’une Église vivante »


     par Sylvain Dorient
     

    - Mgr ANDRÉ VINGT-TROIS

     


    Le cardinal André Vingt-Trois doit renoncer à sa charge d'archevêque de Paris en novembre prochain.
    Depuis l’année dernière, Mgr Vingt-Trois a fait savoir qu’il ne « prolongerait pas d’un jour » sa mission d’archevêque. Il devrait donc quitter sa charge après le 7 novembre 2017, date à laquelle il aura 75 ans. Il se plie ainsi à la coutume de l’Église catholique romaine qui veut que les évêques demandent à être relevés de leur charge une fois parvenu à cet âge. Ce week-end, il a confié à Radio Notre-Dame ne pas se préoccuper du nom de son successeur : « Ce n’est pas mon problème ! » a-t-il lancé.
    Un diocèse actif et une Église vivante
    L’archevêque de Paris, revenant sur ses douze années d’exercice, s’est réjoui de l’activité de son diocèse, riche en talents, témoin d’une Église vivante. Très présent dans les médias, il a assuré que c’est la vitalité de l’Église qui explique cette renommée, et non sa personnalité : « S’il n’y avait pas une Église vivante, je pourrais toujours aller faire le zouave devant les caméras, cela ne servirait à rien (…). Ma parole n’a du poids que parce que je représente les chrétiens ». Refusant de donner de consigne à son éventuel successeur, il a simplement espéré qu’il lui laisse un diocèse « en état de marche ».
    Lire aussi : Notre-Dame de Paris sera-t-elle sauvée par des mécènes Américains ?
    La transmission comme vocation
    À ses yeux, la « transmission des convictions » est le chantier prioritaire pour les Parisiens. Dans une autre interview accordée à l’AP en juillet dernier, il estimait que nous vivions « une période de cassure entre l’héritage d’une société post-chrétienne et l’avènement d’une société des idoles – une société de fric ». Face à ce danger, le défi pour les chrétiens est de rappeler ses valeurs fondamentales : « L’importance de l’existence, la relativité de l’économique par rapport au spirituel ou au culturel, la valeur de l’engagement, de la solidarité ». Il a précisé que ce souci de transmission n’est pas seulement une transmission de connaissances, mais aussi la mise en œuvre des convictions.
    Convalescent et en forme
    Atteint du syndrome de Guillain-Barré, Mgr Vingt-Trois a été hospitalisé au début de l’année, il a assuré retrouver progressivement la santé : « Le moral est bon… Pourquoi ne serait-il pas bon ? » s’est-t-il amusé. Se préparant lui-même à une ultime rentrée chargée, il a recommandé à tous d’emporter dans son cartable, comme parole d’Évangile, la phrase : « Votre joie, nul ne pourra vous la ravir » (Jn 16, 22).

    Aleteia


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  • HOMMAGE DE KTO À MGR LUSTIGER


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  •              26 Juillet 2017 - St Etienne du Rouvray - Hommage au Père Jc HAMEL


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